2024, une année noire pour les apiculteurs français : la production de miel de printemps est quasiment inexistante. La faute à une météo capricieuse, marquée par la pluie et le froid. Ils comptent sur l'été pour se rattraper.
Un été ensoleillé pour sauver la saison. Un souhait pour les hôteliers et les professionnels du tourisme mais pas seulement. Plus que jamais, c'est ce qu'espèrent également les apiculteurs. "Il faudra de la chaleur" explique Hubert Durupt, le président du syndicat Api-Est, "avec un peu d'humidité quand même. On compte vraiment sur le miel d'été pour corriger la situation".
Car au printemps, la production de miel n'est pas au rendez-vous. "C'est 50% de moins que l'an passé" analyse le passionné, "et cette année, certains apiculteurs n'ont rien fait. Ce n’est pas perdu mais les grosses floraisons sont passées".
L'hiver n'a pas été assez vigoureux, le printemps trop précoce et le mauvais temps s'est greffé là-dessus
Jean-Marie Hornut, apiculteur amateur
À Villey-le-Sec, près de Nancy en Meurthe-et-Moselle, Jean-Marie Hornut est apiculteur amateur. Il possède 15 ruches. À l’intérieur de chacune d'elles, entre 60 000 et 80 000 pensionnaires. "La qualité n'est pas là" constate-t-il, "le miel est trop humide. On ne le commercialisera donc pas. Il servira peut-être à nourrir les abeilles durant l'hiver".
Ce n'est pas une surprise pour Jean-Marie, étant donné "la pluie qui est tombée, c'était inévitable. L'hiver n'a pas été assez vigoureux, le printemps trop précoce et le mauvais temps s'est greffé là-dessus". "Certains apiculteurs n'avaient même plus accès à leurs ruches en raison de la pluie" ajoute Hubert Durupt, "c'était impossible de contrôler le travail des abeilles".
Les fleurs de printemps comme le pissenlit, le colza ou l'acacia sont apparus très tôt grâce à un mois de mars chaud. En avril, la pluie a stoppé le travail des abeilles. Conséquence : une production divisée par deux en moyenne pour le miel de printemps dans la région. "Les abeilles sont bouleversées" explique Jean-Marie, "on a eu des essaimages comme jamais cette année. Les colonies se sont développées trop tôt par rapport à d'habitude. Il y a eu surpopulation dans la ruche et elles sont parties".
Pour l'instant, les consommateurs ne seront pas immédiatement impactés grâce aux stocks de miel de l’année précédente. La situation pourrait cependant devenir critique en 2025.