Nancy : 2 exosquelettes prêts à soulager les soignants dans la prise en charge des patients covid

En mars 2020, face à l’afflux de patients covid au CHRU de Nancy, une équipe de médecins, de chercheurs en robotique, d’ergonomes (CHRU, Université de Lorraine, INRIA, CNRS, INRS) a travaillé sur l’idée d’un exosquelette pour aider les soignants. 2 exosquelettes sont prêts. 

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C’était en mars 2020, au plus fort de la crise sanitaire, les soignants font face à un grand nombre de patients covid en situation de Syndrome de détresse respiratoire aigüe (SDRA). 
Ils doivent alors réaliser plusieurs fois par jour un geste médical nommé le décubitus ventral. Il s’agit de retourner le patient sur le ventre puis sur le dos pour lui permettre de mieux respirer. Pour cela, il faut mobiliser six membres du personnel médical par patient. Une charge physique qu’il faut tenir pendant plusieurs minutes, des dizaines de fois dans la journée. 
C’est à ce moment-là que naît l’idée entre une médecin du CHRU de Nancy : Nicla Settembre et une scientifique de l’INRIA : Serena Ivaldi de mettre au point un exosquelette dans le but d’aider les soignants. Une équipe pluridisciplinaire se met en place rapidement, médecins, chercheurs en robotique, ergonomes du CHRU de Nancy, de l'université de Lorraine, d’Inria, du CNRS et de l'INRS planchent ensemble sur le projet "ExoTurn". 
Les résultats de leur étude pilote ont été publiés dans la revue "Annals of Physical and Rehabilitation Medecine".

L’idée, c'était de savoir si les exosquelettes pouvaient contribuer à soulager sur le plan physique puisque les dix premiers jours, on a fait autant de retournement de patients que dans une année complète dans le service de réanimation.

Pr Bruno Chenuel Médecin coordonnateur des équipes DV (Décubitus Ventral), CHRU Nancy en juillet 2020

L’exosquelette devait être compatible avec les conditions d’une salle de réanimation. Il doit pouvoir se porter avec l’équipement de protection des soignants sans les gêner dans leurs mouvements. Il doit être compatible avec les nombreux tubes et câbles présents en réanimation. Quatre systèmes ont d’abord été sélectionnés. Au centre de simulation de l’hôpital virtuel de Lorraine (CUESim), qui dispose d’une salle de soins intensifs, dédiée à la formation des médecins et à la recherche avec un mannequin réaliste (même poids qu’un patient, intubé et perfusé, etc.), ils ont été testés. 

C'est vraiment un soulagement au niveau des lombaires, une pathologie qui est retrouvée chez beaucoup de soignants actuellement.

Antoine Didelot, service médecine du sport, équipe DV (Décubitus Ventral)

Deux exosquelettes prêts

Le modèle Laevo a été choisi. Il accumule de l’énergie à travers un système de ressorts au niveau des hanches, ce qui lui permet de répartir la force exercée sur le dos vers les cuisses et le sternum lorsqu’on se penche en avant. Réduire l’effort de quelques pour cents suffi à énormément soulager le bas du dos. Il est léger et ne gêne pas le mouvement. Deux exosquelettes sont prêts et peuvent à tout moment servir aux équipes du CHRU de Nancy si cela devenait nécessaire. 

C'est un exosquelette passif d'assistance pour le dos. L'action qu'il a est de reporter les forces qui sont appliquées au niveau des lombaires vers la poitrine et les cuisses grâce à un système de ressorts.

 Serena Ivaldi, Chargée de recherche Inria équipe Larsen (Inria / Loria)


Un autre hôpital sur le territoire français a récemment manifesté son grand intérêt pour ce dispositif.
 
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