L’UNIC 57 qui a organisé la manifestation du 3 juillet 2021 sur la gestion de la crise sanitaire a décidé de mener une action en justice. Elle dénonce un amalgame avec l‘histoire personnelle d’un pompier du Doubs. Ce dernier confirme qu’il venait interpeller l’opinion publique sur son cas.
L’histoire a littéralement embrasé les réseaux sociaux depuis ce samedi 3 juillet 2021. Depuis qu’une photo d’un mannequin en tenue de pompier et pendu à une potence improvisée auprès duquel on pouvait lire les propos suivants "le SDIS m’a tué", a été publiée à la fois par des personnalités mais aussi par le quotidien local, puis repris en boucle. La photo a été prise alors qu’une manifestation organisée par l’UNIC 57 se déroulait sur cette même place critiquant la gestion de la crise sanitaire.
Rappel des faits
Il est 17h27 ce samedi 3 juillet lorsque le maire de la ville Matthieu Klein fait part de son indignation en voyant le mannequin d’un faux-pompier pendu sur une potence, avec à ses côtés une pancarte où l’on peut lire "le SDIS m’a tué". En arrière fond on peut voir le rassemblement de près de 400 personnes venues écouter le Pr Péronne, infectiologue et la députée Martine Wonner, tous deux opposés à une vaccination systématique et obligatoire, notamment pour la jeunesse.
Le 4 juillet, la photo et les propos sont relayés par l’Est Républicain, puis font boule de neige sur les réseaux sociaux et dans d’autres médias.
<L’image peut choquer dans un contexte tendu, et surtout à quelques pas du centre des Congrès où les pompiers participent activement à la vaccination de la population au centre Prouvé, transformé en vaccinodrome. Sauf que, entre le rassemblement et le mannequin, il n’y aurait a priori aucun lien.
C’est en tout cas ce que nous confirme dans un courrier envoyé à la rédaction et sur sa page Facebook le responsable en question. Denis Braye, est un pompier du SDIS du Doubs qui est en conflit depuis des années avec sa direction. Il conteste des remboursements liés à un congé invalidité.
Dans sa lettre, il déclare : "ma venue de samedi à Nancy qui n'avait que de but ultime et exclusif que d'interpeller les pouvoirs et l'opinion publique sur ma déchéance et sur l'exclusion tant sociale que professionnelle je subis depuis trop longtemps". Son histoire peut se lire sur son compte Facebook. Il se dit "dans une grande détresse et déplore par ailleurs l’instrumentalisation dont il se dit "victime" malgré lui". Il a pris contact avec un avocat pénaliste pour déposer plainte.
Action en diffamation
Du côté des organisateurs de la manifestation, M. Fred Engel, président de l’Unic 57 dénonce également "un amalgame fait entre le rassemblement et le pompier". Il a fait appel ce soir à un avocat du barreau, Maitre Joseph Roth, pour mener une "action en diffamation à l’encontre des médias qui ont diffusé de fausses informations, et tous ceux qui les ont relayés sans vérifier". Maitre Joseph Roth que nous avons contacté se dit "indigné de l’exploitation exceptionnel d’un évènement aussi anodin".
Nos sapeurs pompiers sont sur tous les fronts pour protéger nos concitoyens : covid, feux de forêt, accidents de la vie quotidienne…
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) July 5, 2021
Je soutiens pleinement le maire dans son action en justice face à cette mise en scène morbide. https://t.co/DY5OItyJ5J
Car depuis les différentes publications et la circulation de la photo, le SDIS 54 a déposé plainte ce lundi 5 juillet, soutenu sur Twitter par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin. Quant au Procureur de la République, il a décidé d'ouvrir "une procédure pour outrage à personne chargée d'une mission de service public" selon un communiqué du parquet cité par France Bleu Sud Lorraine.
