Une journée dédiée aux femmes élues du Grand Est se déroule ce vendredi 14 juin au centre des congrès Prouvé de Nancy. Organisé par la start-up Elueslocales, l'événement a pour but d'aider les femmes dans l'exercice de leur mandat.
Ce vendredi 14 juin 2019, c'est la deuxième fois en deux ans que les élues du Grand-Est se retrouvent pour une journée conçue spécialement pour elles.
A travers des débats et des ateliers pratiques, la start-up Elueslocales, à l'origine de la rencontre, espère renforcer l'impact politique de ces femmes, toujours minoritaires dans la sphère politique française.
Pour rappel, seulement 16% des maires en France sont des femmes.
"On a un système d'hommes en place, j'ai moi même été mise en place par un maire. Mais on ne leur doit rien et nous travaillons dur", explique la Sarregueminoise Nicole Muller-Becker.
Si la première séance plénière de la journée avait pour thème "Le Grand-Est : une région résolument européenne", il a très vite été question des difficultés rencontrées par les femmes politiques au quotidien.Nous devons combattre cette idée que ce que l'on a serait dû au bon vouloir des hommes.
- Nicole Muller-Becker, vice-présidente de la région Grand Est
Et la liste est longue : manque de parité, notamment dans les intercommunalités, différences salariales, sexisme, charge mentale, difficile conciliation du temps entre vie professionnelle, mandat et vie de femme... Les témoignages ont fusé et permis à toutes de se rendre compte qu'elles n'étaient pas seules, bien au contraire.
Marre des "dossiers réservés aux femmes"
Parmi les problèmes évoqués, plusieurs femmes sont revenues sur la question des dossiers dit "féminins", comme le social ou la petite enfance par exemple, et auxquelles elles se sentent trop souvent cantonnées.Nicole Muller-Becker n'a pas été épargné par ce phénomène: "Dans ma carrière, on a voulu me cantonner à certains domaines d'expertises, en partie parce que cela justifiait les intérêts du maire alors que j'avais d'autres compétences. Mais il ne faut pas se laisser faire, il faut être dans l'action".
Mais la Journée des femmes élues ce ne pas uniquement des temps d'échanges et d'écoute. Comme le souligne Sylvie D'Alguerre, conseillère régionale et adjointe au maire de Chaumousey (Vosges), cela "permet de saisir des opportunités, de se créer un nouveau réseau et de revenir avec des idées neuves pour notre département".
Selon l'élue, il y a une réelle demande dans la région pour ce type d'événement et encore plus dans les Vosges. Comme le précise Joséphine Delpeyrat, référente des rencontres Elueslocales à travers toute la France: "il y avait un vrai besoin dans les Vosges, on s'en ai rendu compte l'année dernière lorsqu'une première réunion locale a été organisée".
50 élues vosgiennes ont répondu présentes, alors que la moyenne nationale s'établie aux alentours d'une vingtaine.
- Joséphine Delpeyrat, référente Elueslocales.
Améliorer ses compétences politique
Après une matinée consacrée à ces échanges, les élues ont pu participer à des ateliers pratiques sur l'aménagement du territoire et le développement personnel. Une autre façon, tout aussi appréciée, de développer son réseau et de progresser en politique.
Douze élues ont ainsi participé à l'atelier "Faire passer son message face à une public". Grâce à des exercices de cohérence cardiaque, bénéfique pour le stress, et des mises en situation pour réussir à mieux capter leur auditoire, les élues ont pu découvrir des techniques d'affirmation qui leur seront utile dans la suite de leur mandat.
Pour Isabelle Montigny-Jonas, l'animatrice de cet atelier, "les mises en situation sont nécessaire car c'est en passant pas le corps que les élues peuvent vraiment se rendre compte de ce qu'elles doivent améliorer".
D'autres, au sein de l'atelier "S'affirmer en politique" ont appris à déconstruire les stéréotypes liés au genre féminin.
En identifiant vos propres croyances limitantes, vous pourrez déjouer les freins internes qui vous empêche de vous affirmer
- Mélanie Grisvard, formatrice de l'atelier
C'est donc sans peur du jugement, au sein de huis clos bienveillant, que les quelque 70 élues participantes ont pu confier tout au long de la journée leurs craintes, leurs envies et leurs exaspérations.
Et repartir plus confiantes en leur propres capacités.