Laurine Humbert est ingénieure agronome de formation. Il y a deux ans, elle décide d'intégrer la ferme familiale, de 160 chèvres. Agée de 30 ans, elle se lance dans un nouveau défi : le concours Miss France agricole.
Passer de la théorie à la pratique, c’est le choix qu’a fait Laurine, éleveuse de chèvres. Ingénieure agronome spécialisée en production animale, elle s’est intégrée à la ferme familiale de sa belle-famille, le Gaec des caprines. "Le côté théorique et technique me plaisait, mais il me manquait la mise en application, le contact avec les animaux". La ferme de ses beaux-parents existe depuis 1978, et avec son compagnon et son beau-frère, ils sont ainsi la deuxième génération d’éleveurs.
Fermer la boucle
Tous les jours, même routine pour Laurine et ses 160 chèvres, à Sommerviller (Meurthe-et-Moselle). "Je me lève le matin, je sais pourquoi je viens et elles me le rendent bien. Elles sont toujours bienveillantes et accueillantes", explique la jeune éleveuse de chèvres.
S’intégrer dans la ferme, c’est un peu comme fermer la boucle entre ses études, ce qu’elle aime faire et ce qu’elle apprit. "Ça fait le lien entre ce que j’avais pu faire avant où j’étais à faire des rations, faire la santé des animaux mais sur papier, là je le mets vraiment en application." Sa journée est divisée en deux, et l’autre partie est consacrée à la confection de ses fromages.
Aujourd’hui, à 30 ans, elle se lance dans un deuxième défi dont on ne parle que très peu… pour ne pas dire pas du tout. Elle participe au concours de Miss France agricole. Bien loin des concours traditionnels, le seul critère est de travailler dans le monde de l’agriculture. Pas d'exigence de taille, de poids, ni de mensurations. L’objectif est de représenter la femme dans le monde agricole.
Briser les préjugés
Si Laurine connaissait le concours des années antérieures, elle n’avait jamais pensé à participer. Mais cette année est différente, et elle ose se lancer dans cette expérience. "Je souhaite montrer notre savoir-faire, nos valeurs, et briser les préjugés. On peut être une femme, petite, menue et gérer un troupeau", tient à souligner l’éleveuse.
Mais au-delà du physique, Laurine a un message très fort à faire passer. Faire connaître le métier pour briser tous les aprioris. "Il est possible de vouloir se qualifier pour être performant dans l’élevage. On peut vouloir gérer son troupeau de manière technique en recherchant l’amélioration, amener nos animaux à s’adapter aux changements climatiques et à la fois être en contact avec les animaux. Ce n’est pas parce qu’on a 160 chèvres qu’on les maltraite. Je les aime toutes. On peut être dans la performance et avoir ce contact homme/animal, avec bienveillance et amour."
Tout se joue sur Facebook jusqu’au 15 décembre. Les 20 filles qui auront le plus de "j'aimes" sur leur publication se verront qualifiées. Elles passeront ensuite devant un jury et la vainqueure représentera la profession durant une année. Un rôle que Laurine adorerait endosser, pour faire évoluer le regard sur le monde agricole. "On peut être qualifiée, être une femme et travailler à la ferme."