Signe d’une vie qui reprend ses droits, les boîtes de nuit pourraient rouvrir en juillet, c’est ce qu’a annoncé ce jeudi 17 juin le ministre de la santé Olivier Véran. Les professionnels de la nuit durement touchés par la crise sanitaire sont dans l’expectative.

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Les masques qui tombent, le couvre-feu levé, preuves d'un déconfinement de plus en plus palpable qui pourrait préfigurer d’une réouverture des boîtes de nuit début juillet. C’est ce que laisse entendre Oliver Véran. Le ministre de la santé a affirmé ce jeudi travailler avec le gouvernement à une réouverture des discothèques cet été avec un protocole sanitaire.
Parmi les pistes envisagées : une jauge limitée à 65 % , la présentation d'un pass sanitaire et un système d'aération obligatoire, mais rien n’est pour l’heure définitivement acté.

Des patrons mi-figue, mi-raisin

Les patrons de boites de nuit de Nancy restent prudents quant à ces annonces. Ils veulent surtout connaitre les conditions de cette possible réouverture après quinze mois passés portes closes.

 S’il y a trop de contraintes je reste fermé

Romain Clément, directeur du Chat Noir

Pour Romain Clément, patron de l’emblématique discothèque Le Chat Noir de Nancy : « on est dans le flou, j’attends de connaitre exactement les contraintes qui nous serons imposées. S’il faut tester tous les jeunes à l’entrée ça sera impossible, idem si on doit vérifier s'ils sont vaccinés, ça n’est pas notre métier ! »

Ce professionnel qui peut accueillir hors période de covid jusqu’à 780 personnes n'est pas opposé à la jauge de 65 % mais il juge impossible le port du masque (qui pourrait rester d'actualité pour se déplacer dans l’établissement) ou encore les tables limitées à 6 personnes :

« Les jeunes viennent pour une ambiance, ils se déplacent de table en table, s’il y a trop de contraintes, ils ne viendront pas, ils resteront dans les bars et dehors. »

Un sentiment mi-figue, mi-raisin, c'est bien ce qui ressort chez les professionnels de la nuit.

« La donne ne sera pas la même en fonction de la taille de l’établissement et des charges fixes à payer, nous laisserons à l’appréciation du gérant, le choix de rouvrir ou non » explique Bertrand Cotic, représentant des bars et discothèques de Meurthe-et-Moselle.

Rester fermer c’est le choix qu’a fait Michaël Viard, à la tête du bar-restaurant dansant de centre-ville Mamie Branchée : 

« cette réouverture c’est une bonne nouvelle oui, mais comme pour la levée du couvre-feu dimanche on est pris de court, depuis un an la moitié de nos salariés a démissionné ! Notre établissement de Nancy qui n'a pas d'extérieur restera fermé jusqu'en septembre, par contre on pourra danser à l’extérieur sur la terrasse de notre établissement de Metz ».

Un manque de personnel

Avec cette fermeture prolongée, la plupart des étudiants qui faisaient des heures dans les bars et nuit et discothèques ont trouvé un autre boulot. S'il faut faire plus de contrôle à l'entrée et faire des autotests aux clients, il faudra sans douter trouver du personnel rapidement.

Certains établissements de nuit n'ont pas ce problème puisqu'avec l'épidémie ils ont du fermer leurs portes définitivement. C'est le cas de L'Envers placé en liquidation judiciaire il y a quelques semaines. D'autres sont en redressement judiciaire dans la cité des ducs à l'image de l'Impasse et de Snooz nous précise Bertrand Cotic qui représente avec son syndicat 17 établissements du département.

L'ancien gérant de La Péniche, qui s'agace de voir les discothèques toujours fermées alors que les cours de danse sans masque sont désormais autorisés tout comme les sports de combat et qui s'interroge sur l'aspect éthique d'imposer le pass sanitaire en boîte.

Pour le patron du Chat Noir, l'épidémie de Covid 19, et les restrictions qu'elle engendre, reste de toute façon difficilement compatible avec le monde de la nuit. Comme ses collègues, il attend des précisions qui doivent tomber avant la fin du mois.

 

 

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