Le préfet interdit la conférence à Nancy de l'avocat franco-palestinien Salah Hamouri pour risques de troubles à l'ordre public. La préfecture craint une manifestation des organisations juives et pro-israéliennes
Le préfet interdit la conférence jeudi 16 mars 2023 à Nancy (Meurthe-et-Moselle) de l'avocat franco-palestinien Salah Hamouri. Elle devait se tenir à 20 heures à la MJC Pichon dans le cadre du "Printemps de la Palestine."
Dans son arrêté, l'autorité préfectorale invoque des risques de troubles à l'ordre public. Elle craint une manifestation des organisations juives et pro-israéliennes et des confrontations avec le public sur le lieu de la conférence. Elle reproche aussi aux organisateurs " l'absence d'anticipation des mesures d'encadrement et de sécurité nécessaires pour un tel évènement "
Le contexte géopolitique international avec la recrudescence de la violence en Cisjordanie depuis le début de l'année 2023 notamment à Jénine avec la mort de neuf Palestiniens, justifie aussi l'interdiction de la conférence intitulée " fils de Jérusalem, expulsé de sa terre natale par Israël "
L'union départementale CGT a proposé d'accueillir cet après-midi Salah Hamouri pour une conférence de presse. L'association organisatrice de la conférence France Palestine Solidarité Lorraine-Sud a saisi le tribunal administratif en référé. Il doit rendre sa décision à 14 heures.
La venue d'un terroriste nous pose problème
L'arrêté préfectoral interdit aussi la manifestation prévue pour dénoncer la venue de Salah Hamouri. Contacté ce matin, Alain Lefebvre, président de la communauté juive de Nancy exprime sa vive réprobation quant à la venue de l'avocat franco-palestinien: "nous avons toujours respecté le droit d'expression des associations pro-palestiniennes comme France Palestine Solidarité Lorraine mais la venue d'un terroriste à Nancy, cela nous pose problème."
Salah Hamouri a été emprisonné en Israël le 17 avril 2008 accusé d'avoir participer à un complot visant à assassiner le Grand-Rabbin. Il lui est aussi reproché sa proximité avec le Front Populaire de libération de la Palestine (FPLP) reconnu organisation terroriste par la France et L'Europe.
La ligue des Droits de l'Homme dénonce dans un communiqué une atteinte à la liberté d'expression et appelle à une manifestation citoyenne si l'arrêté préfectoral est maintenu.