Les étudiants en architecture occupent vendredi 17 mars 2023 la place Charles III à Nancy. Ils alertent sur le manque de moyens de l'École nationale supérieure d'architecture.
Les étudiants en architecture occupent vendredi 17 mars 2023 la place Charles III à Nancy (Meurthe-et-Moselle) pour alerter sur le manque de moyens structurels de l'École nationale supérieure d'architecture (ENSA). Le mouvement est national. Il est parti de l'École nationale supérieure d'architecture de Normandie qui a dû retarder la rentrée du deuxième semestre à cause du manque récurrent de personnel et de moyens financiers.
Pour Amandine Guidon, élève en M1, la situation est identique à Nancy : "On ne nous a pas vraiment prévenus sur le fait que l'on allait devoir dépenser autant d'argent pour nos études et ça crée aussi certaines inégalités entre les étudiants. Du coup, ça se ressent dans le travail au final". Cette mobilisation des étudiants en architecture de Nancy est inédite.
Les 150 étudiants se sont allongés sur la place Charles III avec des pancartes expliquant la situation de malaise général dans laquelle ils étudient. Des maquettes sont exposées et des discussions s'engagent avec les passants étonnés.
Vous aimez la place Stanislas ? sans architecte, elle n'existerait pas !
Amandine Guidon, étudiante en architecture à l'ENSA Nancy
Cette action sur une place centrale de Nancy est aussi un moyen de rendre visible la mission essentielle des architectes dans la société. Une profession habituellement très discrète : " le but, c'est d'avoir une visibilité auprès du grand public, de faire parler de nous, montrer aux gens que les architectes sont vraiment utiles et que si on n'a pas de moyens, il y aura un problème à l'avenir".
Les professeurs se sont joints à cette mobilisation. Ils pointent, eux aussi, le manque de moyens qui, selon l'enseignante-chercheuse Caroline Leloup, rend leur mission au quotidien de plus en plus difficile, voire intenable : "ça fait des années que tout le monde pallie le manque de moyens. C'est-à-dire qu'on fait tous des heures supplémentaires : administratifs, enseignants pour compenser les postes qui manquent".
Sa collègue Laëtitia Cauterot explique que l'école souffre aussi du faible niveau de dotation par étudiant : "nous sommes essentiellement financés par le Ministère de la Culture et il se trouve que les dotations par étudiant sont inférieures à celles qu'on retrouve dans l'enseignement supérieur. Donc parmi les demandes, il y a celle d'une revalorisation de la dotation pour les étudiants en école d'architecture".
Les étudiants et enseignants ont décidé en assemblée générale de reconduire une deuxième semaine de banalisation. Une semaine informelle dédiée aux échanges et à la réflexion.