Les enfants ont vécu cette année très particulière aux côtés des adultes, de leurs parents, mais aussi des enseignants. Nous sommes allés dans une classe de CM2 à Houdemont près de Nancy pour qu’ils nous racontent leur année 2020 et leurs espoirs pour 2021.
À Houdemont, l’école primaire est un bâtiment moderne, coloré avec des espaces pensés pour le confort des élèves comme des enseignants. Près de deux cents élèves sont présents en temps normal. En cette fin décembre 2020, la classe de CM2 de Christophe Maigrot a accepté de nous donner son point de vue sur une année longue, parfois éprouvante. Le coronavirus, les deux confinements, les peurs…
Les enfants ont pu mettre des mots sur leurs émotions, grâce au travail pédagogique fait avec leur maître de CM2 et la maîtresse de CM1, Anne Pardieu. D’ailleurs, ils ont aussi travaillé lors du premier confinement sur des défis. Ils ont même remporté un prix. Ce qui rend très fier Dominique Mahé, le directeur de l’école.
Pour les enfants, le coronavirus est source de crainte plus pour les adultes que pour eux-mêmes. "Le virus me fait peur, car il a touché beaucoup de personnes", explique Lucas, 10 ans. "On n’est plus libre de la même manière. On doit faire attention à tout ce qu'on touche. Pour Camille, 10ans, "C'est un virus qui ressemble à la grippe. Il ne faut pas en avoir peur. Mais il est très dangereux pour les personnes fragiles."
Il faut respecter les gestes barrières pour ne pas l'attraper et ne pas le transmettre.
"Pour moi le coronavirus, c’est un virus qui a fait mourir beaucoup de personnes", raconte Louis, 10 ans. "Mais si on respecte les gestes barrières, on ne l'attrapera pas."
Le télétravail aussi pour les enfants
"L'école, c'était quand même compliqué", raconte Camille, "car comme j'étais souvent seule, je n'y arrivais pas trop. Et mon frère, qui était en cinquième, ne pouvait pas trop m'aider, car il avait beaucoup de travail lui-même."
"Heureusement, notre maîtresse faisait des visioconférences toutes les semaines", explique Lucas. "Et pour nous divertir, elle nous trouvait plein de défis trop bien ! On a même fait un journal."
Le masque, pas si facile
"Le masque, moi, il m’étouffe", dit Malak, 10 ans, "et je ne suis pas la seule. C’est cher et on n’en trouve pas à notre taille. Il faut le changer toutes les quatre heures." "C'est super embêtant de porter un masque toute la journée", explique Louis. "Quand on rentre le soir, ouf ! On peut l'enlever."
"Le masque, il a changé beaucoup de choses", précise Inaya, 10 ans. "Je n’ai plus beaucoup d’air quand je le porte."
C’est agaçant d’oublier de le mettre. Il n’est pas pratique du tout et pas agréable non plus.
"Au début, je le supportais mal", raconte Lilie, 10 ans. "J'avais du mal à respirer et mes oreilles étaient rouges à cause des élastiques. Mais après, je me suis bien vite habituée et j'ai prié ma bonne étoile pour qu'on puisse partir en classe de neige."
Le premier confinement, une épreuve
"Au début du confinement, je me suis dit trop bien, il y aura moins de travail, etc. Mais après, je commençais à m’ennuyer", raconte Lucas. "Au tout début du confinement, je me sentais bien", précise Lilie. "Mais en y repensant, l’angoisse est apparue. Le stress, la peur et l’interdiction de sortir n’ont pas arrangé les choses. Le contact physique me manquait énormément."
Je me sentais comme un morceau de verre prêt à éclater à chaque instant.
"Mais les visioconférences m’ont donné un coup de pouce. Je me suis réconfortée et je suis allée de l’avant", explique la jeune demoiselle.
"Le premier jour, ne peut pas voir ses copains cela fait bizarre", raconte Louis.
J’ai pu me lever plus tard. Je pouvais jouer les après-midi. Malheureusement, c’est bien embêtant de rester chez soi.
"Mais c’était trop bien de se voir en visioconférence avec les copains."
"Le début du confinement n'était pas très difficile", se souvient Pauline, 10 ans. "Mais au bout d'un moment, cela devenait très énervant, car on ne voyait pas nos camarades. Madame Pardieu n'était pas là pour nous expliquer les exercices. On a quand même pu la voir en facetime. Et aussi quand nous faisions des défis. Cela était vraiment trop cool."
Un Noël pas comme les autres
A Noël, on ne pourra pas voir nos amis", explique Malak, "et on sera moins autour de la table." "On va essayer de les faire avec les grands-parents", précise Lucas, "mais avec la distance et les masques entre chaque repas. En espérant qu’ils n’attrapent pas le coronavirus."
Noël, ce sera comme d’habitude, avec ma famille et puis voilà.
"Noël sera différent cette année", estime Camille, 10 ans, "car on ne sera pas tous autour de la table."
Pour les enfants de cette classe de CM2, 2020 n'était pas une année des plus agréables.
Comme le dit Inaya : "Pour moi, c’était un mauvais moment. La situation me stresse. Je ne me sentais pas bien. J’avais l’impression que ça allait empirer de jour en jour. Après ça allait mieux, car la situation s’est améliorée et on m’a rassurée."
Même sentiment pour Lilie : "Pour ma part, cette année scolaire est différente car, il y a eu des incompréhensions au niveau scolaire et des baisses de progrès sur les apprentissages. Et le fait de ne pas voir mes copains ne me rendait pas très heureuse."
Pauline, elle, croise les doigts pour 2021, comme tous ces camarades d'ailleurs : "J'ai hâte de partir en classe de neige. J'espère que les gens vont faire attention et que l'épidémie va s'arrêter et qu'on pourra partir le 25 janvier 2021."
Pour voir le reportage :
En attendant, tous ont gardé quelques beaux souvenirs de leurs exploits pendant le premier confinement, puisqu’ils ont même écrit un journal et obtenu un prix.