Octobre rose : la technique d’auto-compression au secours des femmes qui craignent la mammographie

Confier la compression des seins pendant une mammographie aux femmes elles-mêmes: c'est une option qui est maintenant proposée pour limiter la douleur et le stress. L’Institut de Cancérologie de Lorraine a rendu possible l’utilisation de cette technique en menant une étude-pilote.  
 

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Quand il s’agit de ses seins, garder la main c’est toujours bien.
Les mammographies régulières sauvent des vies. Il est toujours essentiel de le répéter. Surtout en cette période post-confinement où les médecins commencent à voir arriver des femmes jeunes avec des cancers plus avancés parce qu’elles ont retardé de quelques mois leur examen.

Sauf qu’une mammographie, soyons honnêtes, ce n’est pas très agréable. Vous êtes torse nu dans une salle de radio et on vous comprime le sein entre 2 plaques pour que l’image soit la plus claire possible. Et cela plusieurs fois de suite pour avoir des angles différents de prise de vue.
Disons qu’en termes de degré de motivation, quand il faut y passer, vous êtes à mi-chemin entre le réveil à 3 heures du matin parce que l’alarme à incendie a sonné et le rendez-vous chez le dentiste...Pas drôle en somme...oui mais absolument essentiel pour détecter les lésions les plus petites possibles!

Alors comment rendre l’examen moins contraignant ? C’est la question que s’est posée dès 2010 une manipulatrice radio de l’Institut de Cancérologie de Lorraine. Les femmes toléreraient-elles mieux cet examen si on les laissait contrôler cette fameuse compression ?

Une étude pilote

Une grande étude clinique est alors lancée sous la direction du docteur Philippe Henrot pour prouver scientifiquement que la qualité des images obtenues restait la même si c’était les patientes qui réalisaient la compression.

"En 2010, seul un papier aux Etats-Unis avait relaté une expérience d’auto-compression mammaire, avec un retour très positif des patientes et une qualité d’image qui n’avait pas été dégradée. Puis plus rien. Nous avons dont engagé un pré-test pendant quelques mois pour nous faire notre propre idée", expliquait-il l’an dernier.

Ce pré-test validé, une enquête à grande échelle (sur 549 femmes) a été lancée par l’ICL avec 3 autres centres de lutte contre le cancer (Bordeaux, Paris et Caen) et 2 cabinets de radiologie nancéiens.

Pédale ou télécommande

Le mouvement des plaques qui compriment le sein est controlé soit par une pédale soit par une télécommande.
 


Xavier Galus, manipulateur principal à l’Institut de cancérologie, nous explique comment ça se passe :
"Concrètement, quand la patiente arrive, soit elle peut dire d'emblée j’aimerais essayer. Soit le manipulateur sent sa réticence à la mammographie et peut lui proposer l'auto-compression. Il fait un essai avec elle pour lui expliquer le fonctionnement de la compression. En testant avec le poing par exemple. Il positionne le sein et laisse ensuite la main à la patiente pour gérer la force de compression jusqu’à ce qu’elle sente qu’elle est arrivée au maximum."

L’auto-compression peut être réalisée dans tous les cabinets de radiologie à la demande de la patiente. Un mémoire va d’ailleurs être réalisé par une étudiante pour voir comment elle se met en place en pratique dans les cabinets privés.

Rappelons que le cancer du sein est désormais le premier cancer chez la femme mais que, dans 9 cas sur 10 s’il est découvert tôt, on en guéri.

Consulter l'étude publiée en anglais sur le JAMA international medecine online
 
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