Ouverture de Nancy Thermal : nouveau concurrent ou nouveau moteur du thermalisme en Lorraine ?

Nancy Thermal ouvrira ses portes au public le samedi 1er avril. Au-delà de l'enthousiasme qu'elle génère dans la population, cette ouverture pourrait aussi susciter des craintes dans le petit monde du thermalisme. Plus qu’un concurrent, la désormais sixième station thermale de Lorraine, pourrait bien conforter la région comme une destination phare du thermalisme en France.

Après quatre ans de travaux et près de 100 millions d’euros d’investissement, le tant attendu Nancy Thermal aura ouvert ses portes le samedi 1er avril. 20.000 m² dédiés au soin, au bien-être, mais aussi aux loisirs.

Un complexe aquatique complet, exploité par ValVital, un groupe français déjà aux commandes de douze stations dans l’Hexagone. Niché en cœur de ville, aux abords du parc Sainte-Marie, l'ensemble bénéficie d'une situation exceptionnelle pour un complexe thermal.

Les 25.000 personnes qui se sont pressées lors des journées portes-ouvertes, pourront accéder dès ce samedi 1er avril aux bassins de 50 m intérieur et extérieur, ainsi qu’à l’espace aquasport, composé d’un toboggan et d’un pentagliss pour toute la famille. Il faudra attendre encore un peu, le 15 avril prochain, pour accéder à l’espace bien-être : un spa thermal de 895 m² avec des saunas, des hammams et sa piscine ronde historique entièrement rénovée.

Une ville qui renoue avec son histoire thermale

Avec l’ouverture de ce complexe majeur, la ville de Nancy renoue également avec son histoire : celle d’une ville thermale qui a accueilli des curistes dès 1913 et jusqu’à la fin des années 30, grâce au projet de l’architecte Louis Lanternier.

L’eau thermale, puisée à 800 m sous terre alimentera un bassin multifonction, un bassin de mobilisation, un couloir de marche dans l’eau, et 70 cabines de soin.

Une offre complète qui devrait attirer pas moins de 15.000 curistes chaque année. Des cures facturées en moyenne 1.100 euros pour une durée de 18 jours.

Nancy Thermal devient donc la sixième station thermale de Lorraine, et rejoint les cinq établissements historiques des Vosges (Plombières-les-Bains, Bains-les-Bains, Contrexéville, Vittel) ainsi qu’Amnéville en Moselle. Des établissements proposant des cures dédiées au traitement des douleurs rhumatologiques, des maladies de l’appareil digestif, cardio-artérielles ou des voies respiratoires.

Une nouvelle offre complémentaire

Nancy Thermal, un nouvel acteur qui risque de rebattre les cartes, car la station dispose de nombreux avantages et particularités : un bâtiment neuf, à mi-chemin entre la route thermale des Vosges et celle de la Moselle, installé en plein centre-ville d’une grande métropole. Une particularité rare, alors que 71% des communes thermales en France ont moins de 5.000 habitants.

Pas de quoi inquiéter Jean-Jacques Gaultier, président de la fédération thermale du Grand Est : "Il ne faut pas avoir peur de la concurrence. D’une manière générale, ça a toujours un effet bénéfique. C’est un acteur de plus qui donnera plus de force au thermalisme dans notre région" explique-t-il. "Nancy Thermal est une station urbaine, qui propose une offre totalement différente des stations vosgiennes, ancrées dans un cadre naturel, dans des petites villes. C’est une offre complémentaire qui attirera sûrement un public différent."

Une concurrence qui pousse à investir

Une offre concurrentielle certes, mais également complémentaire qui serait même bénéfique pour inciter les dirigeants des différentes stations à investir.

Une nécessité après la crise du covid qui a durement touché tous les établissements thermaux de la région "On avait plus de 45.000 curistes avant le covid 19. Il y a eu une grosse baisse de fréquentation pendant la pandémie, et aujourd’hui on compte toujours 25 % de fréquentation en moins. Les investissements sont nécessaires. Si l’on n’investit pas dans un monde concurrentiel comme le nôtre, tout se casse la figure très vite" affirme Jean-Jacques Gaultier.

Les anciennes stations thermales n’ont donc pas dit leur dernier mot. Si à Plombières, qui ouvre le 3 Avril, la situation reste délicate avec un établissement qui aura été fermé durant trois ans, Contrexéville tire son épingle du jeu en passant de 500 à 800 cures annuelles en 2022. La station thermale de Vittel, quant à elle, investit près de 80 millions d’euros pour moderniser ses équipements, et Amnéville prépare également des investissements importants.

"Il y a un accroissement très important des investissements. Ce sont des montants que nous n’avions pas l’habitude de voir dans le thermalisme. Il faut croire en l’avenir" rajoute-t-il.

L’ouverture de Nancy Thermal, qui deviendra la neuvième station du Grand Est devrait donc renforcer encore un peu plus la place prépondérante de la Lorraine sur la carte du thermalisme français.

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