Dans le cadre d'une opération de lutte contre la pédocriminalité dans l'arrondissement judiciaire du tribunal de Nancy (Meurthe-et-Moselle), un individu a été interpellé. Ses proies : des mineures sur les réseaux sociaux.
Quelques jours après les révélations d'un coup de filet dans le milieu de la pédocriminalité à Nancy (Meurthe-et-Moselle), une opération menée par le parquet de Nancy aboutit à une nouvelle interpellation. Cette affaire met en cause "un individu qui via les réseaux sociaux incitait des mineures à se livrer sur elles à des pénétrations vaginales" explique dans un communiqué, François Pérain, le procureur de la République de Nancy. "Or , selon un nouvel article 222-22-2 du Code Pénal ces faits sont désormais assimilés à des viols et relèvent de la Cour d’Assises" précise le procureur.
L'affaire remonte en 2021 quand la brigade de protection de la famille du commissariat de police de Nancy (Sureté Départementale 54) est destinataire de deux procédures distinctes pour corruption de mineur concernant deux jeunes filles, "l’une domiciliée en Belgique et l’autre à Châteauneuf-du-Pape (Vaucluse)".
"Les deux plaignantes décrivaient un mode opératoire identique" indique le procureur, "elles étaient démarchées via un réseau social par une femme se présentant comme travaillant pour une agence de mannequins qui leur proposait de se dénuder via des photos et des vidéos aux fins de recrutement au sein de l’agence. Cette femme avait des conversations avec les jeunes filles, les encourageant à aller toujours plus loin dans les poses adoptées afin d’être retenues par l’agence. Les demandes se faisaient de plus en plus pressantes et précises, l’une des deux jeunes filles allant jusqu’à s’insérer sexuellement un objet."
L’auteur de ces demandes, âgé de 22 ans, résidait à Nancy. Interpellé et placé en garde à vue le 14 décembre 2021, du "matériel informatique était saisi à son domicile. La garde à vue était levée après une première audition afin d’exploiter ce matériel conséquent. Le mis en cause a été à nouveau interpellé le 27 septembre 2022. La prolongation de la garde à vue a été prolongée et il est vraisemblable qu’une information judiciaire sera ouverte demain."
De nombreuses victimes ont été identifiées sans que les plaintes aient à ce jour été prises en compte
François Pérain, procureur de la République de Nancy
À ce jour, "neuf plaintes ont été reçues dont deux portant sur des faits de viol sur mineur" précise François Pérain, "de nombreuses victimes ont été identifiées sans que les plaintes aient à ce jour été prises en compte et de nombreuses autres n’ont pas encore été identifiées."
Lors d'une précédente conférence de presse, le procureur de la République avait indiqué qu'il multiplierait ce genre d'opération cybercriminelle en raison "d'un sentiment d’impunité qui s’installe parmi les détenteurs d’images pédopornographiques".