L’opération initiée par le Parquet de Nancy a abouti à la condamnation vendredi 23 septembre 2022 de deux hommes pour des faits de détentions d’images pédopornographiques. Cinq personnes avaient été arrêtées dans le cadre des investigations. Deux autres doivent être jugées prochainement.
François Pérain, le procureur de la République de Nancy voulait frapper un grand coup. En conférence de presse, il a comparé l’opération menée par les cybergendarmes de Metz à un vaste contrôle routier qui a déjà permis de condamner deux hommes, en attendant le jugement de deux autres.
Les gendarmes messins, aidés par leurs homologues meurthe-et-mosellans, ont appréhendé jeudi 23 septembre 2022 cinq personnes qui n’avaient pas de lien entre elles : il ne s’agit donc pas d’un réseau qui a été démantelé, mais bien d’individus isolés.
Deux ont choisi la procédure du plaider coupable. Inconnus jusque-là de la justice, ils ont écopé de peines de prison avec sursis : le premier, un retraité âgé de 64 ans, avait accumulé 666 images et 238 vidéos depuis 2013. Il a été condamné à douze mois de prison avec sursis, l’interdiction d’entrer en contact avec des mineurs et une obligation de soins. Le second, âgé de 53 ans, intérimaire, avait en sa possession 30.000 vidéos et 228.000 photos. Il écope d’une peine de quatorze mois de prison avec sursis, l’interdiction d’entrer en contact avec des mineurs et une obligation de soins.
Combattre le sentiment d'impunité
Deux autres hommes, déjà condamnés pour des faits similaires, doivent répondre en ce moment en leurs actes devant le tribunal dans le cadre d’une procédure de comparution immédiate. Un aide-soignant de 57 ans, qui avait déjà été condamné en 2020, n’avait pas d’images stockées sur son ordinateur au moment de l’interpellation, mais les cybergendarmes ont trouvé la trace de leur effacement récent. Un intérimaire de 56 ans avait lui 64.000 fichiers depuis janvier 2022, et plusieurs condamnations : il est donc considéré comme récidiviste.
La volonté du procureur de la République de déclencher cette opération s’explique par "l’augmentation régulière du nombre d’affaires, et le sentiment d’impunité qui s’installe parmi les détenteurs d’images pédopornographiques, il y aura donc d’autres actions de ce genre". 6.000 gendarmes sont formés en France à traquer la cybercriminalité.