TEMOIGNAGE - Un policier lorrain en colère dénonce ses conditions de travail : "psychologiquement, ça devient très dur"

Les policiers manifestent mercredi 2 octobre à l'appel de leurs syndicats. Ils dénoncent un rythme épuisant depuis la crise des "gilets jaunes" il y a déjà un an. Un policier du commissariat de Nancy, boulevard Lobau, non syndiqué, accepte anonymement de nous dévoiler les raisons de sa colère. 
 

C'est une mobilisation inédite depuis près de vingt ans: à l'appel d'une intersyndicale, les policiers vont battre le pavé ce mercredi à Paris pour une "marche de la colère", sur fond de fatigue, malaise, hausse des suicides et réforme des retraites.
 


Patrick (nous avons changé son prénom pour des raisons de sécurité) a 56 ans. Il n'a pas de mandat, ni d'engagement dans un syndicat. Il est policier de terrain à Nancy depuis 33 ans. Ses conditions de travail ont toujours empiété sur sa vie privée. Mercredi 2 octobre 2019, avec les autres, il manifeste à Paris. Et comme les autres il est en colère. Au bout du rouleau.

Alors dans le bus en direction de Paris, il accepte, anonymement, de nous parler. 

On est sous pression 24 heures sur 24
-Patrick, policier à Nancy-

 
 

Marche de la colère

La principale revendication reste l'usure liée au mouvement social des "gilets jaunes". Avec les violences, les manifestations et une fatigue psychologique. 

"Depuis les gilets jaunes, on travaille tous les week-ends et les dimanches. On nous prévient trois ou quatre jours avant, mais tous les week-ends, c’est épuisant, c’est infernal. On n'a plus de vie de famille, mais on est obligé d’y aller, car c’est sur note de service, dit Patrick. Il faut savoir qu’on n’a pas de récupération, ni de prime, ni d'heure sup."
 
"Moi, j’avais déjà connu une période noire en 2007 avec les émeutes sous Sarkozy mais ça n’avait pas duré aussi longtemps, ajoute Patrick. Là, on commence vraiment en avoir ras-le-bol. C’est la première fois que je vais à Paris pour manifester car j'ai le sentiment de ne pas être écouté, que le gouvernement ne prend pas nos revendications au sérieux. On n’est plus des flics, on est des exécutants.

Pour Patrick, plusieurs problèmes sont apparus ces dernières années, mais il demande surtout une amélioration de la qualité de vie au travail : "psychologiquement ça devient très dur", dit-il.
 
 
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