Durant deux semaines, du 6 au 17 juillet un groupe de six jeunes de Pont-à-Mousson a réalisé, sous la houlette de l'artiste graffeuse Haashtague, une fresque géante sur les pavés de la place Duroc. Elle représente des engrenages et rend hommage au passé industriel de la ville.
C'est un chantier qui s'est terminé le vendredi 17 juillet 2020. Un chantier de jeunes. Six adolescents, ayant tous entre 14 et 15 ans, ont réalisé une fresque géante sur les pavés de la Place Duroc à Pont-à-Mousson. Un véritable défi si l'on considère qu'ils n'avaient jamais peint, ni jamais réalisé de graff d'une telle ampleur.
Il faut dire cependant, qu'ils ont été encadrés par une artiste dont c'est le métier. Et le résultat peut rendre fiers -par ordre alphabétique- Adam, Dounia, Dylan, Jasmine, Taina et Samuel. Haashtague est Nancéienne. Elle a récemment créé son entreprise de réalisation de fresques et a été choisie par la municipalité pour superviser le travail des jeunes mussipontains.
Pour aider à la conception de la fresque, elle a d'abord réalisé des pochoirs de différentes tailles pour représenter les contours des différents engrenages, qu'ils ont ensuite mis en couleurs. Là, les jeunes ont pu laisser libre cours à leur imagination pour mettre en couleurs les formes à l'aide de bombes aérosols. Mais certains engrenages étaient tellement énormes, que l'artiste n'a pas pu réaliser de pochoirs en taille réelle et elle a dû former les contours elle-même.C'était compliqué car ils n'avaient jamais peint.
À la première difficulté de leur inexpérience est venue s'ajouter celle de l'aspect du support : des pavés, donc irréguliers et séparés par des joints. Il a fallu s'adapter.
Le sol c'était des pavés, ça a rajouté à la difficulté !
Pourquoi des engrenages ?
La fresque représente un enchevêtrement d'engrenages. Elle fait suite à une exposition qui s'est tenue en 2019 au Musée du papier : "L'épopée économique et industrielle de Pont-à-Mousson", mettant à l'honneur le passé industriel de la ville, allant de l'industrie du papier mâché développée par la famille Adt, à l'essor des fonderies de Pont-à-Mousson SA, en passant par l'activité brassicole. Industries et machines étant indissociables, l'idée des engrenages a jailli de cette histoire industrielle dense.La fresque sera visible pendant deux mois et s'effacera peu à peu des pavés de la place Duroc.
Quelques mots sur l'artiste
Elle se nomme Juliane Haas, elle a fait des tags son métier. C'est donc tout naturellement qu'elle a choisi Haashtague comme nom d'artiste. "Le jeu de mot est venu tout naturellement. Je trouvais que c'était une idée géniale. Au final, on s'est rendu compte avec mon mari que ce n'était pas une si bonne idée que ça. Sur internet, il y a des hashtag (#) partout et pour nous retrouver au milieu de tout ça ce n'est pas facile !" Ce n'est pas grave, elle compte faire sa renommée sur le bouche à oreille.En plus de réaliser des fresques et des trompe-l’œil "sur les murs intérieurs et extérieurs, je n'en avais jamais fait sur le sol auparavant", elle s'est également spécialisée dans la peinture des sièges et accessoires de manèges.
Sa ménagerie est composée de chats "pottés" ou non, de loups, d'hérissons, de crapauds et bien sûr des éternels chevaux de bois.
Juliane sait qu'il existe au moins un autre peintre dans le sud de la France, spécialisé, comme elle, dans la peinture d'accessoires de manège à l'aérographe. Sur son site, elle explique, qu'elle vient du milieu des forains et a tout naturellement choisi cette spécialité.
Manèges et graffs sont les deux couleurs de sa palette.