Précarité étudiante : un étudiant sur cinq ne mange pas à sa faim, “j’ai plusieurs carences car je mange mal et pas assez”

Près de 20% des étudiants ne mangent pas à leur faim selon une étude de la Fage, le premier syndicat étudiant, qui vient de publier une étude alarmante sur les conditions de vie des étudiants. La situation est inquiétante en Lorraine, comme partout sur le territoire.

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En France, 19% des étudiants ne mangent pas à leur faim, selon une étude menée par la Fédération des associations générales étudiantes (Fage), révélée le mercredi 10 janvier 2024 sur le site franceinfo. La situation se confirme en Lorraine, où les associations étudiantes tirent la sonnette d’alarme.

Deux euros par jour pour manger et vivre

Veronica, 21 ans, est étudiante en Licence 3 Information-communication à Metz (Moselle). Une fois son loyer et ses factures payées, il ne lui reste que 60 euros pour vivre chaque mois. Autrement dit, à peine de quoi se nourrir. “J’ai plusieurs carences car je mange mal et pas assez. La viande, les fruits et les légumes sont trop chers. Heureusement, grâce aux épiceries solidaires et aux repas à un euro, proposés dans les restaurants universitaires, j’arrive mieux à m’en sortir”, confie la jeune fille d’origine colombienne.

Comme Veronica, près de 20% des étudiants sont amenés à sauter 3,5 repas par semaine, faute de moyens. En outre, la moitié des étudiants n'est pas en mesure de s’acheter des fruits et des légumes frais chaque semaine, selon l’étude de la Fage. “Les chiffres publiés par la Fage sont affligeants mais ne nous surprennent pas. Nous avons constaté une augmentation de 5% du coût de la vie étudiante en un an, entre les rentrées de septembre 2022 et 2023. Chaque fois plus d’étudiants sont touchés par la précarité, qu’ils soient boursiers ou non”, déplore Corentin Barbier-Baumann, président de la Fédération étudiante de Lorraine (Fédélor) et étudiant en Master 1 MOSSS à Nancy (Meurthe-et-Moselle).

Les légumes et les fruits coûtent cher, donc les étudiants mangent des pâtes et des produits bas de gamme, moins onéreux

Corentin Barbier-Baumann, président de la Fédération étudiante de Lorraine

Malgré un repas à 3,30 euros dans les restaurants universitaires et la mise en place d’un tarif à un euro pour les plus précaires, de plus en plus de jeunes peinent à s’alimenter correctement. “Les légumes et les fruits coûtent cher, donc les étudiants mangent des pâtes et des produits bas de gamme, moins onéreux. Ils se nourrissent peu et mal. La mise en place des repas à un euro dans les Resto U’ pour les étudiants boursiers et précaires est une bonne chose mais cela ne suffit pas. Il faut une réforme du système des bourses pour pallier les effets de l'inflation”, insiste le président de Fédélor.

Épiceries solidaires pour les étudiants

La Lorraine dispose de trois épiceries sociales et solidaires pour les étudiants, les AGORAé, gérées par Fédélor (la Fédération étudiante de Lorraine). Deux d’entre elles se situent à Nancy (Meurthe-et-Moselle) et la troisième à Metz (Moselle). Ces lieux de vie étudiante permettent aux jeunes de bénéficier d’une aide alimentaire et d’un suivi social. “Tous les étudiants sont éligibles, même ceux qui étudient dans des écoles privées, à condition de justifier d’un reste à vivre de 300 euros par mois”, explique Corentin Barbier-Baumann, le président de Fédélor.

Les AGORAé permettent aux étudiants bénéficiaires d’avoir accès à des produits d’alimentation et de première nécessité à un tarif préférentiel, soit 10% du prix du marché. Le nombre d’inscrits dans ces structures associatives a explosé à la rentrée de septembre 2023. “La hausse du nombre d'inscrits par rapport à l’an dernier avoisine les 100%. Plus d’un millier d’étudiants a bénéficié de l’aide alimentaire des AGORAé en Lorraine. Nous avons dû doubler le nombre de créneaux de distribution”, insiste le président de la Fédération étudiante de Lorraine.

L’enquête publiée par la Fage a été menée via un questionnaire en ligne auprès de 7 531 étudiants, de septembre à décembre 2023.

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