Réchauffement climatique : comment réduire son empreinte carbone numérique

Si le numérique nous permet de réduire nos déplacements et nos courriers, cela ne signifie pas, qu’il n’y a pas d’impact environnemental. Mais qu'est ce qui consomme le plus ? Que peut-on faire pour réduire notre empreinte carbone numérique ? Réponse avec les shifters de Nancy.

 

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Aujourd’hui, le secteur du numérique est responsable de 4% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Et si l’on continue sur notre lancée, cela va doubler d’ici quatre ans ! Les chiffres de l’Ademe (Agence de la transition énergétique) ne peuvent être plus clairs. Et c’est bien ce qui inquiète les shifters de Nancy. Ce groupe de citoyens engagés a organisé récemment une conférence sur le sujet afin de sensibiliser le grand public à cette problématique. Ils organisent régulièrement des ateliers autour de fresques du climat, une sorte de grand Quizz sur le réchauffement climatique.

Mon smartphone a fait 20 fois le tour de la terre

"Quand on parle d’outils numérique, on ne pense souvent qu’à notre Iphone ou notre ordinateur. Or, ces outils numériques ne sont que la partie visible de l’Iceberg ! Ce qui consomme le plus de ressources et d’énergie, ce sont les équipements qui permettent à nos terminaux de fonctionner nous explique Viviane Vaillard, enseignante à l’université de Lorraine et membre des shifters, les antennes relais, les serveurs, les box…et cela ne va pas s’arranger avec l’arrivée de la 5G et l’installation de nouveaux équipements".

Nos outils numériques ne sont pas en reste. La production de composants complexes exige beaucoup d’énergie, des traitements chimiques et des métaux rares comme l’Indium pour les écrans LCD et le tantale pour les téléphones portables. Selon les chiffres de l’ADEME, il faut mobiliser 500 kg de matières pour un ordinateur portable, et 600 kg pour une box internet. Par ailleurs, pas moins de 70 matériaux sont nécessaires dont 50 métaux rares pour fabriquer un smartphone. On imagine bien les dégâts sur l’environnement pour extraire tous ces matériaux. Autre donnée parlante, selon Viviane Vaillard, "avant d’arriver dans nos mains, nos smartphones ont déjà fait 20 fois le tour de la planète !". Et nous n’avons toujours pas parlé de la fabrication la plupart du temps en Chine ou en Corée qui alourdit l’empreinte carbone.

Des solutions pour être plus sobre

Evidemment, personne n’a envie de participer à la destruction de la planète, mais d’un autre côté, nos outils numériques sont devenus aujourd’hui totalement indispensables à nos études, notre travail et notre vie sociale, ils sont presque un prolongement de nos bras, de nos yeux et nos oreilles.  Alors que faire pour réduire notre impact ?

L’association des shifters de Nancy apporte ici des réponses qui peuvent être applicables facilement par tous et sont un véritable levier pour réduire les émissions de gaz à effet de serre issus du numérique. A commencer par une habitude toute simple : ne pas changer d’équipement régulièrement et les conserver le plus longtemps possible. Selon l’Ademe, passer de deux à quatre ans d’usage, permet de réduire de 50 % son bilan environnemental. On peut aussi miser sur le reconditionné… c’est le choix de Sophie Baudoin, membre des shifters, qui n’envisage plus d’acheter du neuf depuis qu’elle est consciente des dégâts environnementaux. On peut aussi privilégier la réparation, le troc, cela parait évident, pourtant 41% des français qui ont une panne d’ordinateur l’ont remplacé au lieu de le réparer toujours selon l’Ademe.

L’autre moyen de réduire son empreinte carbone numérique, c’est de réduire l’énergie consommée. Pour cela, il est important de réfléchir avant d’envoyer des vidéos ou des PDF trop volumineux, et se demander si cela est bien utile. Pour Maxime Locks, membre des shifters de Nancy, et qui travaille dans un cabinet d’architecte, il est "préférable d’envoyer un lien vers un dossier drive ou dropbox, plutôt que le fichier lui-même, de façon à ne pas polluer des dizaines de serveurs sur lesquels le document va être téléchargé parfois inutilement ". Par ailleurs, il regarde ses vidéos de conférences en basse résolution pour réduire sa consommation énergétique et par conséquent les émissions de gaz à effet de serre.

"L’échange et la consommation de vidéos sont les plus gros consommateurs d’électricité, explique Viviane Vaillard, et le pire de les regarder en 4 G, le Wifi étant un peu moins gourmand".

Pour Paul Mougel, qui anime les groupes de travail des shifters, on peut déjà couper sa vidéo lors des réunions zoom, et le son quand on n’intervient pas, ce qui, selon lui, limite déjà beaucoup la consommation de la bande passante et donc d’énergie inutilement.

Petits gestes, grandes conséquences

Et bien sûr, pour réduire sa consommation d’électricité, il est utile de ne pas laisser ses chargeurs branchés à vide, ou ses appareils en veille. Saviez-vous qu’une box TV/Internet consomme autant que votre réfrigérateur ? Soit de 200 à 300 KW/H par an. Or quand on sait que le secteur des nouvelles technologies représente à lui seul jusqu’à 10% de la consommation mondiale d’électricité, et que cela croît chaque année, il y a de quoi s’alerter.

Parmi les petites astuces à savoir et à pratiquer au quotidien, vous pouvez penser à fermer vos onglets et fenêtres inutiles, désactiver la 4G et le wifi lorsque vous ne n’en avez pas besoin, éliminez vos emails au fur et à mesure pour réduire leur place sur les serveurs… Vous pouvez retrouver toutes ces astuces sur le site de l’Ademe, ou participer plus activement en rejoignant le groupe des shifters de Nancy.

 

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