La CGT Energie mène, ce mercredi 8 fevrier, une action "Robin des bois". A Blénod-lès-Pont-à-Mousson (Meurthe-et-Moselle) elle débranche le compteur électrique de la maison de retraite. Le courant consommé ne sera pas facturé. Pour le syndicat, engagé dans la lutte contre la réforme des retraites, c'est illégal mais moral.
Quel lieu plus symbolique qu'une maison de retraite et des solidarités qui porte le nom d'Ambroise Croizat, le fondateur de la Sécurité Sociale, pour mener une opération "Robins de bois" ? Mercredi 8 février 2023, la CGT Energie et l'Union départementale CGT 54 ont offert l'électricité gratuite au foyer et à la cuisine centrale de Blénod-lès-Pont-à Mousson (Meurthe-et-Moselle).
L'action a consisté à démonter le compteur Linky tout en assurant l'alimentation du courant électrique de l'établissement. Pascal Theis, le secrétaire général du syndicat CGT Energie Meurthe-et-Moselle Sud explique la démarche: " c'est un foyer de personnes âgées, il y a la cantine scolaire avec les gamins qui viennent jouer, des assistantes sociales et tous les réseaux d'entraides. Donc l'idée c'était de dire voilà, on dépose le compteur. On a mis un shunt à la place donc la continuité est assurée, mais l'électricité n'est plus facturée."
Passer la ligne jaune pour se faire entendre
Ils sont une trentaine de militants et de militantes devant le foyer. Sous les barnums le café chaud est bienvenu dans le froid glacial.
Ils gardent sous la main le petit compteur vert "confisqué". Une action bien entendu illégale mais que Julien Hézard, le secrétaire général de l'Union départementale CGT 54 assume. Dans le contexte de la bataille contre la réforme des retraites et face au gouvernement sourd aux revendications des manifestations d'ampleur, l'heure est au rapport de force: " Nous savons qu'un salarié qui fait ça risque sa place mais à un moment donné pour se faire entendre il faut engager un rapport de force et passer la ligne jaune. Voilà, vous voyez, c'est pour la bonne cause."
Ici pas de masques, personne ne se cache ou demande l'anonymat. Des sanctions ? Julien Hézard sourit : " Qu'ils viennent me chercher ! " lance-t-il, allusion à la phrase lancée par Emmanuel Macron lors de l'affaire Benalla en 2018. La CGT aurait pu choisir un mode d'action plus dur avec d'autres cibles plus politiques comme couper le courant dans les locaux du MEDEF ou des permanences des parlementaires du parti Renaissance. Le syndicat a choisi de miser sur des actions populaires.