Réforme des retraites : Edouard Philippe peine à convaincre les enseignants à Nancy

Une heure de présence pour le Premier ministre avec une centaine d’enseignants. Une heure avant de passer la main à Jean-Michel Blanquer. Des discours, des échanges mais au final, une sérieuse difficulté à convaincre. Difficile pour eux d'aller au-delà des "éléments de langage"

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"Ça fait deux ans qu’on subit la réforme au Lycée. On subit Parcours Sup, le plan 4.0 et on entend dire que tout va bien ! Alors qu’au quotidien, ça ne va vraiment pas ! Ces discours sur la retraite où on nous promet que tout ira très bien, j’ai du mal à y croire !" Pour Bénédicte, professeure de SVT au Lycée Poincaré à Nancy, la soirée n’a en rien fait évoluer son approche du problème. Edouard Philippe et Jean-Michel Blanquer ont pourtant engagé le service après-vente de la réforme des retraites pour expliquer, rassurer et justifier leur démarche, les inquiétudes des enseignants sur la réforme des retraites sont loin d’avoir disparu. "Je ne suis pas convaincue" résume l'enseignante.
 

Les enseignants seront les principaux perdants de cette réforme !

-Laurent, professeur de sciences économiques

Bénédicte est loin d’être un cas isolé. Il suffit de tendre le micro aux autres enseignants présents hier soir au gymnase du Lycée Georges de la Tour. "On n’a pas été convaincu» explique de son côté Laurent, professeur de sciences économiques à Nancy, «on sait qu’à l’horizon 2030-2035, on a l’argent nécessaire pour passer ce mauvais moment qu’on appelle le «Papy boom». Ensuite, tout s’arrange mécaniquement, c’est dans le rapport du Conseil d’orientation des retraites ! Aujourd’hui, du côté des économistes libéraux, on aime bien les méthodes expérimentales. La Suède, c’est un laboratoire qui a mis en place la retraite à points en 1994. A l’époque, en moyenne, un Suédois partait en retraite avec 70% de son salaire… Aujourd’hui, on est à 53% ! Même si le point est garanti, il y a des mécanismes et notamment le fameux recul de l’âge d’équilibre, qui vont mener à une baisse des pensions. Les enseignants seront les principaux perdants de cette réforme !".

Pas d’effet baguette magique pour cette soirée d’explications. Plus que convaincre, l’opération visait sans doute davantage à montrer une volonté d’expliquer, d’écouter et de dialoguer… Une opération qui s’inscrit dans un plan de communication qui semble aujourd’hui complètement dépassé et usé. Des "vieilles ficelles" que certains enseignants, présents, hier soir comme Stéphane du Collectif des grévistes de Lorraine, n’ont pas manqué de railler. "Le Premier ministre et Jean-Michel Blanquer n’ont fait que répéter certains éléments de langage qu’on avait déjà entendu dix fois… vingt fois ! Tout cela cache la réalité et le but de cette réforme qui est de faire baisser le montant des pensions pour les enseignants mais aussi l’écrasante majorité des salariés. Le but, c’est de faire reculer l’âge de la retraite, accroitre les inégalités, détériorer la situation des femmes… Le seul représentant satisfait de l’annonce de ces mesures, c’est le MEDEF !".

Une partie des enseignants présents vendredi soir dans ce lycée de Nancy ont décidé de poursuivre la contestation. Ils descendront dans la rue ce mardi 17 décembre.

 
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