La Région Grand Est favorise-t-elle financièrement la fédération de chasse en lui offrant un radar à oiseaux ?

C’est la question que se pose l’association Lorraine Association Nature en cette fin janvier. LOANA s’est procurée une convention de financement de la région Grand Est qui accorde à la fédération des chasseurs du Grand Est un financement de 100.000€ pour le projet AVIRAD.
 

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C'est la question qui tracasse les membres de Lorraine Association Nature (LOANA) en cette fin janvier 2020.
Pourquoi la région Grand Est subventionne-t-elle, à hauteur de 100.000 euros, la fédération des chasseurs du Grand est à travers le projet Avirad? Pour appuyer ses dires, l'association s'est procurée une convention de financement entre la Région et la fédération des chasseurs.

Un  radar ornithologique

Ce projet a pour but selon rapport de "faire l’acquisition d’un radar ornithologique […] qui vise à mesurer le flux des oiseaux en transit dans la zone du Grand Est et ainsi d'évaluer l'état des populations, la composition des peuplements aviaires ainsi que de comprendre comment différents facteurs seuls ou combinés (météorologiques, changements climatiques à long-terme, activités et infrastructures humaines) peuvent modifier les comportements et stratégies migratoires."
Ce système Avirad a déjà été utilisé par les chasseurs, notamment dans les Hauts de France.

Chasseurs-écologistes?

Pour Patrick Massenet, président de la Fédération de chasse de Meurthe-et-Moselle, le radar présente une avancée scientifique majeure. Le chasseur précise qu'il serait "impossible pour les ornithologues d’avoir assez de moyens et de bénévoles pour couvrir autant de territoires que le radar."
Mais pour Guillaume Leblanc, responsable gestion et suivi scientifique pour l’association LOANA, l’efficacité du radar serait mitigée.

Ce radar ne permet pas de différencier correctement les espèces d'oiseaux.
- Guillaume Leblanc

"Contrairement aux suivis réalisés par les ornithologues partout en France depuis des années et souvent de manière bénévole", précise le membre de LOANA. "Or pour en tirer des conclusions sur les tendances d'évolution de la biodiversité, il faut raisonner par espèce sinon ce n'est pas pertinent. On ne comprend donc pas bien comment on peut justifier la subvention d'un montant aussi élevé pour abonder un observatoire régional de la biodiversité."
Guillaume Leblanc dénonce "un véritable cadeau aux chasseurs avant les élections, alors que dans le même temps, les subventions données aux associations de défense de l’environnement baissent chaque année."

Un but scientifique?

Selon Christophe Urbaniak, directeur de la fédération des chasseurs du Grand Est, le but de ce radar est uniquement scientifique. Il explique que "les données seront traitées par le Système d'Information sur la Nature et les Paysages (SINP), qui affiche la volonté de structurer et de mettre à disposition du public les connaissances sur la biodiversité.
Christophe Urbaniak rappelle que la démarche de la fédération des chasseurs a pour but de "préserver la biodiversité". Cependant, l’usage que la fédération de chasse fera des données récoltées pose question. Pour Guillaume Leblanc, "les données récoltées par les radars, pourront être tronquées voir erronées et pourrait être utilisées à mauvais escient."

Pour les associations de défense des animaux, il existe une réelle crainte que les informations collectées grâce à l'Avirad servent en réalité d’outil de chasse.

"Un souci d'équité"

Alexandre Mora, directeur du cabinet du président du conseil régional du Grand Est, réfute les accusations de "cadeau électoral".
Il estime que la région Grand Est a accordé ce financement dans un souci d’équité, puisque la région investie dans divers projets environnementaux et finances également des associations de défense environnementale. Il ajoute que le Grand Est entretient une relation de confiance avec la fédération de chasse qu’il estime d’utilité publique. Et le directeur de cabinet précise que la convention signée entre la région Grand Est et la fédération de chasse implique pour celle-ci un rôle de préservation de la biodiversité et des forêts.
Alexandre Mora se veut rassurant sur l’usage qui sera fait du radar et des données récoltées dont il confirme qu'elles ne seront pas utilisées pour la chasse mais uniquement comme outils scientifiques.

Pour autant les associations ne paraissent pas convaincues de l’impartialité de la Région Grand Est dans ce dossier.
Elles attendent la concrétisation du projet pour pouvoir se prononcer sur l’usage qui sera réellement fait de ce radar.
 
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