Rendez-vous médicaux non honorés: les sénateurs veulent faire payer les patients qui "posent des lapins"

Les difficultés d’accès aux soins sont connues de tout le monde. Alors faut-il facturer les rendez-vous médicaux non-honorés ? En cause : le développement des plateformes en ligne.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

En France, les rendez-vous médicaux non-honorés atteindraient le nombre de 28 millions par an, selon les syndicats de médecins. De son côté l’Assurance Maladie (Cnam) "recommande la plus grande prudence sur ces données", évoquant un taux d'annulation de rendez-vous seulement compris entre 3 et 4%.

Conditions d'indemnisation

Le Conseil de l’ordre de Moselle reste prudent. "La solution peut passer par le porte-monnaie mais ça reste compliqué", dit Alain Prochasson, médecin généraliste en Lorraine et président de la CSMF (confédération des syndicats médicaux français). "C'est difficile de retrouver les gens pour leur faire payer quelques chose pour lequel il n'ont pas l'habitude de payer. Aujourd'hui les plateformes pour prendre rendez-vous sont gratuites et les gens ne se rendent pas compte". 

             

    

Il faut résoudre ce problème. Ce qui est inadmissible, c’est de ne pas prévenir

François Braun, ministre des Solidarités et de la Santé

           

Le dispositif qui serait mis en place par la commission des Affaires sociales du Sénat pourrait prendre la forme d'un recouvrement de la somme par la caisse d'assurance maladie sur des remboursements versés au patient. Cette pénalisation "aurait ainsi un effet dissuasif et responsabilisant". Elle pourrait réduire le nombre de rendez-vous annulés au dernier moment ou auxquels les patients ne se présentent pas. "Cela nous permettrait de redonner du temps médical utile aux médecins", estime le docteur Alain Prochasson.

Un lien médecin/patient

Le ministre des Solidarités et de la Santé, François Braun, ne s’oppose pas à l’idée de faire payer les patients qui "posent des lapins" à leur médecin, sans les prévenir. "Il faut résoudre ce problème. Ce qui est inadmissible, c’est de ne pas prévenir", déclarait François Braun, sur France Info, au mois de septembre dernier.

Cependant selon le Code de la santé publique : "notre déontologie nous interdit de faire payer une consultation qui n’a pas eu lieu", explique le docteur Sophie Siegrist, professeur de médecine générale à Le Ban-Saint-Martin en Moselle. "On ne peut pas faire payer un service qui n'est pas pris. C'est un problème d'éducation et de société. De respect les uns envers les autres. Il est déjà très difficile de trouver un médecin, mais encore une fois je ne vois pas comment on peut faire payer les "poseurs de lapin". Il faut retrouver un lien médecin/patient", ajoute le docteur Sophie Siegrist.

C'est un problème d'éducation et de société. De respect les uns envers les autres. Il est déjà très difficile de trouver un médecin

Sophie Siegrist, Professeur en médecine générale

Parmi les solutions recherchées peut-être faut-il trouver un accord avec les plateformes de rendez-vous qui se sont développées pendant la période du Covid.

Le Parlement et le Sénat devraient adopter définitivement cette proposition de loi les 9 et 10 mai prochain. 

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
choisir un sujet
en region
choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information