Santé : "des patients inscrits depuis deux ans sur liste d'attente", les orthophonistes mobilisés pour une meilleure reconnaissance de leur profession

Les orthophonistes manifestent ce jeudi 5 octobre 2023 à Nancy. Étudiants et professionnels se mobilisent pour demander une meilleure reconnaissance de leur métier et la revalorisation de leur rémunération à l'hôpital et dans les structures publiques.

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Les orthophonistes organisent une manifestation ce jeudi 5 octobre 2023 à Nancy (Meurthe-et-Moselle), devant l'Agence régionale de santé (ARS). Étudiants et professionnels se mobilisent pour demander une réelle reconnaissance de leur formation et la revalorisation de leur rémunération à l'hôpital et dans les structures publiques.

Pierre Roublot est orthophoniste depuis vingt ans. Il exerce les deux tiers de son temps dans son cabinet en ville et le dernier tiers à l'hôpital public. "dans le public, le salaire de départ, c'était l'équivalant du SMIC. Il a été revalorisé autour de 2000 euros bruts, ce qui, pour cinq années d'études, reste très bas par rapport à d'autres professions paramédicales comme les kinésithérapeutes", dit Pierre Roublot qui continue malgré tout à pratiquer dans le secteur public.

Les besoins sont importants notamment en neurochirurgie, laryngologie et ORL. L'orthophoniste a choisi ce métier pour son engagement humain. Il ne compte plus ses heures supplémentaires. "Je fais des heures sup' gratuites, mais on essaie de fonctionner en équipe afin d'assurer la meilleure qualité des soins pour les patients", dit-il. Même très engagé dans son métier, Pierre Roublot avoue une certaine fatigue face au manque de reconnaissance de sa profession.

La pénurie d'orthophonistes dans le secteur public entraîne aussi une saturation dans les cabinets en ville. Les listes d'attente s'allongent chez les praticiens libéraux, contraints de trancher parmi les cas les plus urgents.

Certains patients sont inscrits depuis deux ans sur ma liste d'attente.

Pierre Roublot, orthophoniste à Seichamps

Mal rémunérés et peu reconnus malgré leurs cinq années d'études, les orthophonistes désertent la fonction publique hospitalière pour exercer en libéral. Moins 18 % au niveau national entre 2013 et 2021 selon la Statistique annuelle des établissements de santé (SAE).

Trouver un stage relève du jeu de Tétris

Cette pénurie de spécialistes en structures publiques a des conséquences négatives pour les étudiants en orthophonie. Leur formation de niveau master (cinq années d'études après le bac) inclut des stages obligatoires dans les services hospitaliers.

Confrontés à la raréfaction des postes, trouver un établissement et un maître de stage relève, selon les mots de Margot Welter, étudiante de troisième année :" du jeu de Tétris". Pour satisfaire aux exigences de la formation, les stages sont souvent morcelés, éparpillés dans différentes régions,"cette année, je dois effectuer dix stages, y compris en structures publiques. À défaut d'être accueillie ici, j’ai trouvé un établissement à Clermont-Ferrand. Beaucoup d'étudiants doivent faire de longs déplacements et même changer de région comme moi. Tout cela pèse sur le coût des études, car aucune prise en charge n'est prévue pour les transports et l'hébergement", confie l'étudiante.

La jeune femme n'a pas choisi ce métier par hasard. Elle a découvert sa vocation lorsque son grand-père a bénéficié de soins d'orthophonie. L'étudiante milite au sein de l'association des futurs orthophonistes de Nancy (AFON). Elle sera ce jeudi 5 octobre devant l'Agence régionale de santé avec l'ensemble des étudiants et des orthophonistes professionnels afin de faire entendre leurs revendications communes. 

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