La rentrée scolaire approche et comme chaque année on redoute le retour des poux. Alors, comment les éviter ? Quels traitements fonctionnent le mieux pour les faire disparaître ? Les réponses à vos questions dans cet article.
Avec la rentrée scolaire, son lot d’aléas. Parmi eux et non des moindres : le retour redouté des poux dans la chevelure de vos enfants. Un fléau dont on se sort difficilement, notamment à cause des contaminations répétées au sein de la classe.
Comment éviter la contamination ?
La première chose à faire selon Sandrine Capizzi, maître de conférences en parasitologie à la faculté de pharmacie de l'Université de Lorraine, c’est "de couper les cheveux le plus court possible ou d'attacher les cheveux s'ils sont longs en dégageant bien la nuque. Les cheveux longs vont davantage garder la température du corps et les poux préfèrent car ils sont plus à l'abri et plus au chaud".
Elle met aussi en garde sur l'échange des brosses et des bonnets : "Les poux ne sautent pas. Il faut un contact. Donc il faut vraiment faire attention au mélange de brosses, quand les enfants sont à la piscine par exemple".
À une plus grande échelle, Sandrine Capizzi estime qu’il faut prendre le problème à la racine : "le médecin de l’école doit déterminer les enfants qui ont tout le temps des poux et qui ne le savent pas car ils ne se grattent pas et n’ont pas de symptômes. Ce sont eux qui contaminent toute la classe. Il doit ensuite les traiter. Aussi, pour que le traitement contre les poux fonctionne correctement, il faut que les parents décident de traiter tous les enfants en même temps pour éviter qu’ils se contaminent à nouveau".
Les traitements en libre-service
Malgré tout ce qui est en votre pouvoir pour éviter de voir arriver cet insecte sur la tête de votre famille, parfois, il arrive quand même à se frayer un chemin. "La première chose à faire, c’est d’utiliser le peigne à poux. Il permet de faire un diagnostic pour vérifier qu’il y a bien des poux. Il faut aussi regarder s’il y a des lentes. Si c’est le cas, cela signifie que les poux sont là depuis plusieurs jours et donc qu’il y en a plus. Les lentes sont à quelques millimètres de la racine, cela fait comme des petits grains de riz très blancs", précise la spécialiste.
En cas de diagnostic positif, Sandrine Capizzi recommande d’utiliser dans un premier temps un shampoing anti-poux à base de diméthicone : "C’est une sorte de silicone qui marche assez bien mais il faut faire attention qu’elle soit bien utilisée. Le mieux c’est de privilégier les lotions au shampoing car on masse plus. Il faut doubler le temps de pose indiqué et en mettre partout. Je recommande aussi de refaire le soin le lendemain et, dans tous les cas, dix jours après car les lentes ont éclos et il y a des nouveaux poux". Elle propose également une alternative : "On peut utiliser des produits à base de perméthrines qui sont des insecticides".
Une fois les traitements effectués, la spécialiste conseille d’utiliser du vinaigre le lendemain pour aider à décoller les lentes et de se servir d’un sèche-cheveux : "les poux ont horreur de la chaleur sèche, donc ils ne vont pas aimer. C’est une bonne solution".
Une molécule miracle ?
Selon la maître de conférence en parasitologie, si la situation persiste et qu’elle s’intensifie, une autre molécule, notamment utilisée dans le traitement de la gale et uniquement délivrée sur ordonnance, fonctionne : l’ivermectine. "C’est une molécule qui n’a pas l’autorisation de mise sur le marché pour les poux. Mais, en cas d'échec des précédents traitements, le médecin peut le prescrire. C’est à son bon vouloir", précise-t-elle.
Des centres anti-poux à votre service
Ces dernières années, des centres de traitement anti-poux ont éclos un peu partout en France. La ville de Nancy n’échappe pas à la règle et possède, elle aussi, son centre de soin, Pouxt'chou.
Un bon moyen de soulager les parents qui découvrent souvent ces enseignes en dernier recours. "La plupart du temps, j’ai des clients qui viennent et qui me disent qu’ils ont déjà dépensé une centaine d’euros dans des produits qui ne fonctionnent pas. Par contre, une fois qu’ils nous ont découverts, dès que leurs enfants rattrapent des poux, ils n’hésitent plus à revenir. Ça permet en plus d'alléger les parents car traiter les poux, c'est un vrai calvaire, c’est très long", explique Ohda Ismail, gérant du centre Pouxtchou.
Il traite ses clients depuis plus de trois ans. "Je travaille manuellement. J’enlève les poux avec un peigne spécial. J’ai un répulsif qui décroche les lentes et j’enlève au maximum les poux avec le peigne à poux. J’utilise un deuxième produit ensuite qui est une lotion anti-poux puis je repasse le peigne. Entre deux soins, je passe le sèche-cheveux pour déshydrater et je repasse une nouvelle fois le peigne", indique Ohda Ismail.
Sa méthode semble gagnante. Ohda Ismail reçoit, en juillet et en août une dizaine de clients par jour : "C’est pendant les mois d’été que j’ai le plus de travail. Je suis en plein dans le rush. Je reçois environ cinq clients pour les soigner et cinq clients que je contrôle après le traitement", explique le gérant.
Le concept séduit et continue de se développer dans la région. Metz et Épinal possèdent, elles aussi, leurs salons spécialisés, Kids poux Metz et Poux poux pidoux à Épinal.
Chaque année, selon l’Assurance maladie, jusqu’à 20% des enfants sont infestés par les poux de tête. Elle rappelle que, contrairement aux idées reçues, les poux de tête sont présents dans tous les milieux et toutes les catégories sociales et que cela n’est pas un signe de mauvaise hygiène.