A Nancy, un centre de vaccination permet à des étudiants en difficulté de travailler le temps d'une journée

Pour aider les étudiants en difficultés financières ou isolés socialement, l’équipe du centre de vaccination Le Kiosque de Jarville-la-Malgrange, près de Nancy, leur offre des tickets service en échange de leur service. L'initiative, en partenariat avec le CROUS, a débutée ce mardi 6 avril.

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Depuis 9 heures, ce mardi 6 avril, Jean-Baptiste Diamouini, 24 ans, accueille avec courtoisie les personnes âgées venues se faire vacciner au centre de vaccination Le Kiosque de Jarville-la-Malgrange (Meurthe-et-Moselle). Il désinfecte ensuite d’un geste vif les chaises sur lesquelles elles se sont assises. En échange, il repartira avec 80 euros de tickets service à la fin de la journée.
 

Je voulais rentabiliser mon temps libre pour faire quelque chose de bien et d'utile aux autres

Jean-Baptiste, étudiant

Il pourra les dépenser pour payer son loyer, ses courses et ses loisirs mais également pour se déplacer. Une aubaine pour le jeune étudiant en master génie climatique à l’Ensic qui rencontre actuellement des difficultés financières: "Financièrement, c'est un peu difficile en ce moment. Je suis à découvert. En temps normal, mes parents me donnent un petit peu d'argent pour subvenir à mes besoins. Ils sont géologues au Congo mais à cause la crise du covid, ils ont moins de travail. Alors, ils ne vont probablement plus pouvoir m'aider comme ils le font habituellement..." s'inquiète-t-il. 

 

Si le jeune homme a privilégié cette vacation au détriment d’un job chez Auchan ou dans la restauration rapide, c'est par conviction : "Je voulais rentabiliser mon temps libre pour faire quelque chose de bien et d'utile aux autres", sourit-t-il. 

Offrir des tickets service en échange d’une journée de travail dans un centre de vaccination est une initiative unique en France. Imaginé par l’équipe du centre, le projet a pu se concrétiser grâce à la collaboration du Crous de Lorraine.
 

Nous avons pris conscience qu’il y avait des étudiants isolés et précaires qui n’avaient plus de jobs

Olivier Babel, coordinateur du centre

Le but ? Alléger le travail des bénévoles de longue date qui se relaient toute la journée tout en donnant un coup de pouce aux étudiants précaires ou isolés socialement. "Nous avons pris conscience qu’il y avait des étudiants isolés et précaires qui n’avaient plus de jobs. Alors pourquoi ne pas leur proposer de renforcer nos équipes en trouvant un moyen pour les indemniser ? Nous avons contacté le conseil régional qui nous a redirigé vers les œuvres sociales du CROUS. Les œuvres sociales ont ensuite transmis une annonce à des étudiants du grand Nancy qui sont dans le besoin. La ville de Jarville en a également parlé sur les réseaux-sociaux", explique Olivier Babel, coordinateur du centre Le Kiosque.

Le souhait de l’équipe du centre ? Aider le plus de jeunes possibles. "Actuellement, nous avons trois jeunes qui vont rejoindre notre équipe" ajoute Olivier Babel, "nous aimerions avoir une vingtaine qui travaillent à tour de rôle, en journée ou demi-journée pour les mois à venir. On ne veut pas faire de vacations avec simplement 3 ou 4 personnes."

Accueil, orientation du public, scans et photocopies, désinfection des chaises et poignées de portes : les tâches demandées sont simples et variées.

Pour le centre, financé à 100% par les fonds propres des médecins et infirmiers libéraux, impossible de payer des cotisations sociales inhérentes aux salaires. "Rémunérer les futurs étudiants bénévoles avec des tickets service est la seule alternative possible" insiste Olivier Babel, "nous payons les tickets avec notre trésorerie et avec les dons des personnes qui se font vacciner. Pour chaque demi-journée, nous donnons un chèque d’une valeur de 40 euros" .

Dans la salle d’attente, Christian, 67 ans, attend de recevoir sa deuxième injection du vaccin Pfizer. Bien conscient des difficultés que rencontrent les jeunes actuellement, il salue l’initiative: "C’est une façon de leur tendre les bras pour l’avenir. J’ai des petits enfants qui sont en études supérieures et aujourd’hui, c’est un petit peu galère pour eux. En voyant ce jeune homme, je ne peux pas m’empêcher de penser à eux."

Dans les semaines à venir, toute l’équipe espère que le dispositif s’étendra à l’ensemble des centres pour aider un maximum de jeunes en difficulté.

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