Solocal Nancy (ex-Pages Jaunes) : "certains salariés veulent se foutre en l'air"

A Nancy, comme dans les 5 autres sites français du groupe Solocal, salariés et syndicats dénoncent la dégradation des conditions de travail. Plans sociaux, licenciements et démissions ont fait chuter les effectifs et augmenter la charge de travail. Rencontre prévue avec la direction le 27 novembre.

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"Est-ce qu’on attend un suicide pour réagir?" s’interroge Frédéric Gallois.
Le délégué FO et porte-parole de l’intersyndicale de Solocal Nancy reçoit régulièrement des appels téléphoniques de salariés en détresse: "certains sont en pleurs au bout du fil".

Jeudi 21 novembre 2019, des salariés de Nancy mais aussi des autres sites français étaient en grève pour exprimer leur désarroi. Ils estiment que leurs conditions de travail se sont dégradées depuis le début de l’année. La conséquence directe du plan social mis en œuvre l’année dernière et qui a vu le départ d’un millier de salariés de cette entreprise, héritière des Pages Jaunes et spécialisée dans la publicité digitale.

Plus de travail, plus de pression.
- Frédéric Gallois, porte-parole intersyndicale

Moins d’effectifs, mais toujours plus de travail selon l’intersyndicale. "On peut se réorganiser, mais pas à n’importe quel prix", poursuit Frédéric Gallois. "Les conditions de travail sont devenues épouvantables. On demande aux télévendeurs de faire de plus en plus d’heures et aux commerciaux de signer encore plus de contrats. Tout cela à cause de la pression des actionnaires!"

Licenciements et démissions en cascade

Le groupe emploie 2800 personnes en France, 90 sur le site nancéien.
Depuis le début de l’année, 128 salariés ont été licenciés, 65 ont démissionné et de nombreux personnels sont en arrêt maladie. "Il y a 12% d’absentéisme chez nous", relève Frédéric Gallois, "le double de la moyenne nationale! Les salariés sont managés par la terreur et l’humiliation, ils sacrifient leur vie privé et explosent en plein vol."

Une situation qui a conduit la direction du groupe à organiser une réunion avec les syndicats, le 27 novembre à Paris.
Les salariés espèrent des avancées concrètes, avant d’engager éventuellement d’autres actions.
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