TEMOIGNAGE - "Je n’aurais jamais imaginé vivre ça": l'émotion du Nancéien Johann Vexo, organiste de Notre-Dame de Paris

Johann Vexo est organiste de choeur de Notre-Dame de Paris depuis 15 ans. Il est originaire de Nancy, et lundi 15 avril, le soir du drame, il jouait dans la cathédrale quand l'incendie s'est déclenché. Ému, et encore bouleversé, il répond à nos questions. 

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Lundi 15 avril vers 18h30, en entendant l'alarme demandant aux personnes de se diriger vers la sortie, "tout le monde était très calme", raconte Johann Vexoorganiste de choeur de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Il prend même le temps d'éteindre l'orgue, de prendre son manteau, avant de se diriger vers la sacristie, la sortie pour le personnel. Un boîtier clignote en rouge indiquant un feu dans les combles, sans plus de précisions.

Que faisiez-vous au moment du départ du feu, lundi 15 avril vers 18h30 ? 

"Je jouais à Notre-Dame quand l’alarme s’est déclenchée. Il n'y avait ni flamme, ni fumée. J'étais serein, et je n'ai même pas entendu la deuxième alarme qui a retentit vers 18h45. Je suis parti. En fait, j’ai quitté la cathédrale avec les touristes et les fidèles. C’est en rentrant chez moi, que l'un de mes amis qui était à l’étranger m’appelle pour me dire qu'il paraît qu’il se passe quelque chose de grave. Et là j’ai vu par la fenêtre de mon appartement la fumée, les flammes. J'ai tout de suite compris. C'était comme un cauchemar." 

Depuis le drame, êtes-vous retourné à l'intérieur de la cathédrale ? 

"Je ne suis pas retourné là-bas, sur place. Je n’ai pas eu le courage. Je n’ai même pas la force de retourner aux environs, même sur le parvis de la cathédrale. Je crois que l’on peut dire que c’est le chaos quand on voit les photos de l’intérieur. La seule chose que je sais, c'est que visiblement les instruments sont miraculeusement toujours là, intactes. Ils n’ont pas brûlé, les tuyaux qui sont en métal n'ont pas fondu. Et on voit même encore les partitions que j’ai laissées sur l’orgue lundi soir en partant. Ça me donne des frissons." 

Dans quel état d'esprit êtes-vous une semaine plus tard ? 

"Choqué. Tout le monde a été choqué. Tout le monde a été abattu. Notre-Dame impressionne. Tout les musiciens, les organistes du monde entier rêvent d'y jouer un jour. Il ne faut pas oublier que c’est ici que la musique dîte classique ou savante est née. Je sais que j’ai retournerai un jour pour jouer. Ma seule inquiétude maintenant reste de savoir si je vais la retrouver dans le même état que je l’ai laissé lundi, en partant." 
 
 
 
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