En France, les féminicides par des conjoints ou des ex-conjoints ont provoqué 146 décès en 2019, soit une femme tuée tous les 2,5 jours. Pendant le confinement les dispositifs d’aide restent actifs A Toul, un appartement d'urgence sera opérationnel début 2021.
À Toul, le Zonta club vend des maisons en pain d'épice pour financer l'aménagement d'un appartement d'urgence pour les femmes victimes de violences et leurs enfants. Il s'agit d'un lieu mis à disposition par la commune pour lequel, l'association aura pour mission l'ameublement, mais aussi de remplir le réfrigérateur. Le CCAS sera chargé de sa gestion L'appartement sera opération début 2021.
Avec le confinement, le Zonta club de Toul a un peu plus de mal pour trouver des financements. Les traditionnelles soupes vendues sur le marché et offertes par les restaurateurs habituellement font défaut cette année. Seuls quatre restaurants sur les 18 habituels ont répondu à l'appel. Pour autant les bénévoles n'ont rien lâché. Ils se sont mis à la fabrication de maison en pain d'épices. Et les commandes affluent.Cela faisait des années que l'on essayait d'avoir un appartement.
D'autres initiatives en Lorraine
En cette journée internationale pour l'élimination des violences faites aux femmes, on peut noter d'autres actions en Lorraine, comme la signature du premier contrat local sur les violences sexistes en préfecture de Meurthe-et-Moselle.#NeRienLaisserPasser Signature en préfecture, ce mercredi 25 novembre à l'occasion de la journée internationale pour l’élimination des #violencesfaitesauxfemmes, du premier contrat local sur les violences sexistes et sexuelles en Meurthe-et-Moselle ? pic.twitter.com/tcuq3qvnH6
— Préfet de Meurthe-et-Moselle (@Prefet54) November 25, 2020
De son côté, la gendarmerie des Vosges publie un document : Vous n'êtes pas responsable. Vous pouvez demander de l'aide.
Mesdames, vous n'êtes pas responsables. Vous pouvez demander de l'aide. #NeRienLaisserPasser pic.twitter.com/yqfs2ZEnoe
— 88 - Gendarmerie des Vosges (@Gendarmerie088) November 25, 2020
Les dispositifs restent actifs
Ce sont des chiffres terribles et une réalité qui l'est encore plus.
Pendant le premier confinement, les violences faites aux femmes, en France, ont été en nette augmentation. Les préfectures rappellent les dispositifs qui restent actifs pour venir en aide aux victimes : se rendre dans une pharmacie (sans attestation) mais aussi appeler le 17 ou utiliser le 114 par SMS. Pour un hébergement, appeler le 115. On peut signaler un fait de violences sur Internet avec un tchat non-traçable 24 heures/24 via la plateforme arrêtonslesviolences.gouv.fr
De nouveaux outils
Face à cette augmentation des violences faites aux femmes, des associations ont imaginé de nouveaux outils. Le site Make.org avec 35 associations et 26 entreprises lancent quatre initiatives décisives pour lutter contre les violences faites aux femmes."Mémo de vie", "Chouette pas chouette", "Comprendre pour mieux agir", "Abri d'urgence" : ces quatre actions de la Grande Cause "Stop aux violences faites aux femmes" sont issues d'une consultation citoyenne ayant réuni 400.000 participants.
- "Mémo de vie" est une plateforme gratuite et sécurisée à destination des personnes victimes de violences ainsi qu'à leurs proches. Elles peuvent y sauvegarder leur données, leurs documents, leurs photos, leurs enregistrements audio et vidéo pour éviter de les garder dans leur téléphone par exemple. "Mémo de Vie" est portée par France Victimes.
- "Chouette pas chouette" pour sensibiliser les enfants de 4 à 6 ans à la lutte contre le sexisme ordinaire grâce à un programme jeunesse, diffusé par toutes les grandes chaînes de télévision dont France Télévisions et à des livrets pédagogiques pour les enseignants.
- "Comprendre pour mieux agir" vise à déployer une action de sensibilisation à destination des agents de la Police Nationale pour améliorer la prise en charge des femmes victimes de violences, en complément des formations déjà existantes. Action portée par la Police Nationale et conçue avec le Collectif Féministe Contre le Viol.
- "Abri d’urgence" : chaque année, il doit permettre à 10.000 femmes victimes d’accéder en urgence à un hébergement sécurisé par la mobilisation de nuitées d’hôtel invendues.
Découvrez le plan citoyen #StopVFF de @make_org auquel la Fondation des Femmes participe avec @solidaritefemme avec le projet Abri d'urgencehttps://t.co/GN8x8XU0mq
— Fondation des Femmes (@Fondationfemmes) November 25, 2020
Hausse de 32 % de signalements en matière de violences conjugales en région, et de 36 % en Ile-de-France
Le rapport de la Fondation des Femmes
Pendant le confinement, la Fondation des Femmes avait lancé un fonds d’urgence pour venir en aide aux femmes victimes de violences. Elle publie ce 25 novembre son rapport. Elle y écrit, concernant le premier confinement : "Un double phénomène a pu être observé pendant le confinement, à la fois une aggravation des situations violentes du fait du confinement, et un effet 'déclencheur' du confinement sur les signalements de situations de violences, notamment par les proches. Le confinement a bien sûr rendu plus difficile à la fois le repérage, la protection et l’accompagnement des victimes de violences conjugales, et les chiffres en attestent. Ainsi, cette période a laissé apparaître une hausse sensible du nombre de victimes de violences intrafamiliales enregistrées par les forces de sécurité : hausse de 32 % de signalements en matière de violences conjugales en région, et de 36 % en Ile-de-France." Le déconfinement, lui, a vu perdurer les mauvaises habitudes : "Au sortir du confinement, les associations ont noté une nouvelle demande de la part des victimes. Celles qui ne s’étaient pas enfuies dans l’urgence du confinement ont cherché rapidement des modalités de sortie des violences. Les associations se sont ainsi trouvées davantage sollicitées pendant cette période. Mais force est de constater que la réactivité saluée durant le confinement a fait figure d’exception et que, dès le déconfinement arrivé, les mauvaises habitudes ont repris place."D’après l’enquête Cadre de vie et sécurité, en 2019, au niveau France entière (y compris les collectivités d’outre-mer), les forces de sécurité ont enregistré un peu plus de 142.000 victimes de violences commises par leur partenaire (soit une hausse de 16 % sur un an), dont près de 126 000 femmes. Plusieurs manifestations ont lieu sur les réseaux sociaux et dans la rue.