Claude Tscheiller est âgé de 77 ans. Il habite Messein, près de Nancy (Meurthe-et-Moselle). Au mois de mai, à son retour de cure, il découvre sa facture d'eau : près de 5000 euros. "C’est une arnaque !", se dit-il. En fait, une fuite de la chasse d'eau est à l'origine de cette mésaventure.
"C’est hallucinant !". Claude Tscheiller est un retraité de Messein, un village dans la banlieue de Nancy (Meurthe-et-Moselle). Il est âgé de 77 ans. Et mardi 5 septembre 2023 il ne comprend toujours pas.
Au mois de mai il a reçu sa facture d’eau annuelle. En bas, à droite le montant : 4 556,57 euros, pas un centime de moins.
Mais là, il fait un malaise en lisant tous les chiffres de sa facture. D’abord, le montant, plus de 4.500 euros. Et ensuite sa consommation : plus de 770 m3. "Impossible!", se dit-il alors. "C’est une arnaque !". Par an, Claude Tscheiller, en temps normal, doit régler entre 90 et 110 euros, pour une consommation d’une petite trentaine de m3.Le sous-sol du pavillon était complètement inondé. Immédiatement elle a coupé le compteur général. Mais c’était déjà trop tard. Le mal est déjà fait.
Claude Tscheiller
Mais comment en est-il arrivé là ? Alors qu’il était en cure avec son épouse à Bourbon-Lancy en Bourgogne, des soins spécialisés en cardiologie et rhumatologie, au mois de mars dernier, la chasse d’eau a lâché. "On s'est posé des questions et puis on a compris. Le mécanisme de l'eau est resté enclenché tout le temps".
Pendant son absence, c'est sa fille qui passe régulièrement à la maison pour nourrir les poules et le lapin. Puis elle a fini par s’en rendre compte. "Un mardi elle a constaté que le sous-sol du pavillon était complètement inondé. Immédiatement elle a coupé le compteur général. Mais c’était déjà trop tard. Le mal est déjà fait".
La loi ne s’applique pas
A son retour, Claude Tscheiller ne pensait pas un seul instant que la note serait aussi salée. Ancien cuisinier de l’armée, il touche par mois une retraite d'un peu plus de 1000 euros. Lui et sa femme demandent un geste "pour tenir compte de nos revenus". Sinon, au moins un échelonnement de la facture. "On me répond non !".
Ils appellent aussi au secours la mairie et la communauté de communes de Moselle-et-Madon qui gère le réseau d’eau. Et là : "personne ne répond. Rien".
Je reçois une relance ! Je n’ai pas payé la facture. Je suis puni. Résultat : une majoration de 400 euros.
Claude Tscheiller
Gilles Jeanson est le vice-président la communauté de communes de Moselle-et-Madon, en charge de l’eau et de l’assainissement. Joint par téléphone, il explique que : "la loi "Warsmann” prévoit un plafonnement des factures en cas de fuite. Mais elle ne s’applique pas aux problèmes de chasse d’eau car les gens doivent s’en rendre compte très vite".
Rien ne s'arrange. Claude Tscheiller rédige alors plusieurs lettres. Il relance. Il insiste. Et là encore on lui répond : "Adressez-vous au Centre Communal d’Action Sociale (CCAS), de votre ville". Et quelques semaines plus tard, le jeudi 10 août, sans explication, dans sa boîte aux lettres il découvre une lettre du Trésor Public. Les impôts ! "Je reçois une relance ! Je n’ai pas payé la facture. Je suis puni. Résultat : une majoration de 400 euros". Et donc la facture passe à 4956,57 euros. "C'est sans fin".
Après la publication d'un article dans la presse locale, la com’com Moselle-et-Madon, décide alors d'intervenir. "Un mail a été envoyé au Trésor Public afin de bloquer la procédure de recouvrement de la facture. Monsieur Tscheiller ne peut pas régler 5.000 euros comme ça". Puis Gilles Jeanson ajoute : "nous n'avons pas la possibilité de décider d'un étalement de la dépense. Mais nous allons réétudier son cas lors d’une commission au début du mois d'octobre pour trouver une solution".
Fatigué par la situation, Claude Tscheiller termine la discussion : "pour l'instant tout est en stand-by".