L’épidémie de bronchiolite dépasse déjà le pic de la saison 2018-2019. Certains hôpitaux, comme le CHRU de Nancy, frôlent la saturation.
L'épidémie de bronchiolite dépasse déjà le pic des années précédentes et continue de progresser sur tout le territoire. Intense et précoce, elle bouscule les services de pédiatrie déjà débordés par un manque de moyens et de personnels. Au CHRU de Nancy, des lits supplémentaires ont été ouverts mais les services frôlent la saturation.
On lui a enfin enlevé son petit tube à oxygène, elle va bien maintenant et va pouvoir rentrer à la maison mais on a eu très peur
Linda Tami, maman de la petite Rym, 1 mois
Elle ne pouvait presque plus respirer. Victime de bronchiolite, la petite Rym, âgée d’à peine un mois, est hospitalisée depuis 15 jours. Aujourd'hui, elle va beaucoup mieux et l’inquiétude de ses parents a disparu. “On lui a enfin enlevé son petit tube à oxygène, elle va bien maintenant et va pouvoir rentrer à la maison mais on a eu très peur”, explique Linda Tami, la maman de Rym.
Du jamais-vu au CHRU de Nancy
Courante et très contagieuse, la bronchiolite provoque chez les bébés une toux grasse et une respiration difficile. Chaque année, 30% des enfants de moins de 2 ans sont touchés selon Santé Publique France. Cela représente environ 480.000 cas par an et 2 à 3% d’hospitalisations pour une bronchiolite plus sévère. Pourtant, dans le Grand Est, la progression dépasse déjà les 45% en une semaine en ce début de mois de novembre 2022.
L’hôpital a dû se réadapter, le service de post-urgences pédiatriques est devenu un service dédié à la bronchiolite, 75 à 80% des lits sont occupés par des cas de bronchiolites
Quentin Abscheidt, interne en pédiatrie au CHRU de Nancy
Chaque jour, entre 15 et 20 nourrissons sont hospitalisés au CHRU de Nancy pour cette maladie respiratoire. “L'épidémie a commencé un mois plus tôt que d'habitude. L’hôpital a dû se réadapter, le service de post-urgences pédiatriques est devenu un service dédié à la bronchiolite, 75 à 80% des lits sont occupés par des cas de bronchiolites”, observe Quentin Abscheidt, interne en pédiatrie.
La prochaine étape risque d’être la déprogrammation d’opérations d’enfants déjà prévues au profit des cas de bronchiolite qui arrivent des urgences
Pr Cyril Schweitzer, chef du pôle Enfants Néonatalogie du CHRU de Nancy
Cette infection virale saisonnière connaît généralement un pic durant le mois de décembre. Pourtant, cette année, l'épidémie de bronchiolite est plus précoce et plus intense que les années précédentes. “La situation est inquiétante, on ne peut pas ouvrir de capacité supplémentaire. La prochaine étape risque d’être la déprogrammation d’opérations d’enfants déjà prévues au profit des cas de bronchiolite qui arrivent des urgences”, déplore le Professeur Cyril Schweitzer, chef du pôle Enfants Néonatalogie du CHRU de Nancy.