PORTRAIT. JO de Paris 2024 : révélation en tir sportif, le Lorrain Lucas Kryzs vise "une médaille dans chaque discipline"

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Il n’est pas le plus connu des athlètes lorrains qui s’engagera aux Jeux olympiques de Paris 2024. Il ne pratique pas la discipline la plus réputée non plus. Mais Lucas Kryzs a, plus que jamais, gagné l’opportunité de participer à la plus grande compétition planétaire. Et surtout, il ne compte pas y aller pour rien. À 23 ans, le natif de Baccarat ne vise rien d’autre que l’or olympique en tir sportif.

Le nom de Lucas Kryzs est sorti du chapeau à la dernière minute. Certains se sont qualifiés pour les Jeux depuis un an. Le Meurthe-et-Mosellan, lui, a dû patienter jusqu’à la dernière épreuve. Lors des Championnats d’Europe fin mai 2024 à Osijek (Croatie), le tireur à la carabine accroche la 5ᵉ place, de quoi lui permettre de décrocher un quota non-nominatif, avant d’être sélectionné à la fin du mois de juin par la Fédération Française de Tir. 

De quoi lui ouvrir en grand les portes des Jeux olympiques, pour la première fois de sa carrière : "C’est un soulagement ! Coup de chance ou pas, j’arrive à la prendre sur la dernière compétition, mais ça, ce n’est pas forcément grave. Je dirais qu’au vu de la saison que je faisais, dans tous les cas, j’aurais pu prendre le quota sur le ranking mondial (NDLR : classement mondial). Bien sûr, avec une médaille, ça aurait été encore mieux, mais on relativise. Je préfère finir cinquième maintenant et gagner aux Jeux".

Une révélation, mais surtout une destinée

Une ambition qui ne sort pas de nulle part. Lucas Kryzs n’a jamais lâché les JO de son viseur. Tout petit, le garçon est déjà prédestiné à performer au tir sportif à la carabine. À quatre ans, le petit Meurthe-et-Mosellan s’essaye au stand de tir lors d’une fête patronale de son village. Ses parents remarquent tout de suite ses capacités, et l’inscrivent dans un club quelques années plus tard : "J’ai essayé à l’âge de sept ans et demi dans mon premier club de Lunéville. J’ai commencé pour la passion des armes, d’avoir été à la chasse étant jeune avec mon père à partir de quatre ans. J’avais vraiment cette fascination des armes, de la puissance qu’elles pouvaient dégager. J’avais besoin de trouver quelque chose pour pouvoir pratiquer, et manipuler ces armes. Ça paraît un peu fou... ", sourit le principal intéressé.

Au fil des années, le tireur lorrain s’aguerrit, passe par le club de Nitting, dans le sud de Sarrebourg (Moselle) entre 2011 et 2017, avant de passer trois ans par le CREPS de Strasbourg. Pendant tout ce temps, Lucas se spécialise sur deux distances :

  • La carabine à 10 mètres
  • Et la carabine à 50 mètres, où il tire dans trois positions : debout / assis / et couché

Il est alors repéré par l’INSEP pour ses performances en constante progression, qu’il intègre en 2020 : "Notre objectif, c’est de toucher le dix à chaque tir. L’objectif suprême, c’est de faire le tirage parfait en compétition. Mais ça demande énormément de travail, de persévérance, que ce soit technique, de confiance sur soi-même, avec le matériel. Maintenant, beaucoup de monde commence à très bien tirer sur la scène internationale et c’est vraiment sur des détails qu’on peut tout gagner, comme on peut tout perdre".

À la conquête de l’or et rien d’autre

Après avoir performé à l’échelle nationale, le Lorrain s’affirme désormais à l’internationale. En fin d’année 2023, Lucas réalise la meilleure performance de l’histoire du tir lorrain, en remportant la finale des Coupes du Monde. Avant de repartir avec le bronze quelques mois plus tard lors d’une manche de Coupe du Monde à Baku. De quoi faire de lui, à 23 ans, le meilleur tireur français actuel, à 10 mètres et 50 mètres : "Il était un peu en deçà jusqu’à l’année dernière entre l’entraînement et ce qu’il pouvait réaliser en compétition. Il a fait de gros progrès au niveau mental cette année pour se bagarrer avec les meilleurs mondiaux. Il fait son expérience en Seniors depuis trois ans maintenant. Et cette année, il a transformé l’essai, en rentrant dans les finales, en prenant des médailles, alors qu’il était à la porte ces dernières années. C’est vraiment cette année qu’il s’est révélé et ça tombe bien parce que les Jeux olympiques arrivent", sourit son entraîneur Jeremy Monnier, ancien tireur qui a déjà concouru aux Jeux.

Lucas Kryzs, lui, ne manque pas d’ambition même si ce sont ses premières olympiades : "On est sur quelque chose d’historique, peut-être qu’on ne vivra qu’une fois dans notre vie, les Jeux à Paris. Personnellement, c’est une grande fierté de pouvoir tirer mes premiers Jeux en France. Je ne pars pas pour faire de la figuration. L’objectif principal, ce n’est pas une seule médaille d’or, mais c’est d’aller chercher trois médailles d’or. Une médaille dans chaque discipline"

Lucas Kryzs participera à trois épreuves : le tir à 10 mètres en individuel, le tir à 10 mètres par équipe avec Océane Muller - où le duo constitue le plus de chance de médaille - et le tir à 50 mètres. Elles se dérouleront du 26 juillet au 1ᵉʳ août, au Centre de Tir de Châteauroux, où le tireur lorrain ne visera rien d’autre, que l’or olympique.

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