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REPLAY - Le quotidien des éducateurs de l'aide sociale à l'enfance dans le documentaire "À tes côtés"

Elise et Cordelia, au-delà du lien professionnel, un lien tout court

ASE. Trois lettres pour tout un système d'accompagnement de l'enfance en difficulté. Trois lettres parfois décriées. Voici trois raisons de regarder le documentaire sensible de Bertrand Hagenmûller "A tes côtés" et découvrir un peu mieux le quotidien des éducateurs. À voir en replay.

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Que savons-nous des liens tissés par les professionnels de l'aide sociale à l'enfance avec les enfants qu'ils protègent ? Peu de choses en réalité, ou alors à travers le prisme de faits divers et l'imagerie collective souvent tronquée sur les foyers d'accueil.

Bertrand Hagenmüller, réalisateur, a suivi quatre éducateurs dans leur travail quotidien aux côtés d'enfants et de familles en difficultés. Voici trois raisons de regarder son documentaire À tes côtés en replay ci-dessus. 

1. Pour reconnaître les nuances 

C'est une histoire de nuances que le réalisateur Bertrand Hagenmüller a voulu distiller. Une touche d'optimisme par-ci, un brin de doute par là, et de la patience et du professionnalisme à foison. Car rien n'est simple dans la vie des enfants placés sous la protection de l'ASE. Parce que rien n'est tout blanc ou tout noir. Et derrière les a priori de la bienpensance sociétale, chaque enfant, chaque dossier apporte son lot de clarté et de noirceur. Quatre éducateurs du Grand Est ont accepté que le réalisateur les suive dans le traitement d'un de leurs dossiers : Elise qui entoure Cécilia, âgée de 14 ans, enceinte ; David qui assiste des parents à qui la garde des enfants a été retirée, Yannick qui cherche à préserver Léo de ses errances avant sa majorité et enfin Delphine qui accompagne Nina dans son parcours de trans-identité.

Quatre professionnels chargés à la fois de garder une distance affective, mais qui n'en restent pas moins des hommes et des femmes atteints par les aléas de la vie de leurs protégés.


2. Pour saisir les difficultés d'un métier

À tous les "yakafokon" qui souhaitent le bien des enfants sans comprendre les tenants et les aboutissants d'un métier difficile, le réalisateur donne une petite leçon, l'air de rien. Non, ce n'est pas la faute d'Elise si aucune structure ne peut accueillir Cordélia et son futur bébé. Ce n'est pas la faute d'Elise si personne mieux qu'elle-même n'arrive à comprendre l'irrévérence de cette jeune écorchée vive. Elise a consacré son temps à la jeune fille ; elle l'a écoutée, beaucoup écoutée et la confiance s'est installée. Quand le réalisateur pose une question à l'adolescente, Cordélia s'étonne "C'est vrai, pourquoi je te fais confiance à toi ?", dit-elle en souriant à son éducatrice ; Elise lui rappelle alors les longues heures passées ensemble, et Cordélia ajoute dans un élan de spontanéité "Oh la la, j'étais chiante pourtant !" Pourtant, Elise, armée de son seul téléphone et de son ordinateur, appelle tous ses contacts, les uns après les autres, pour trouver une solution à Cordélia, et voit se refermer toutes les portes. Au risque de l'épuisement. 


Ce n'est pas sa faute non plus à David, si Cécile et Denis ne se voient pas reconfier la garde de leurs enfants. C'est un juge qui décide ; mais l'éducateur est l'interface entre les services sociaux, le juge et les familles. Il est le responsable tout désigné des décisions difficiles de la protection de l'enfance. Et se voit reprocher d'être le fauteur de troubles. Au risque de l'écœurement.


3. Pour apprécier les moments de partage et d'émotions

Quand ils le peuvent, ils prennent du temps pour comprendre les situations, quitte à empiéter un peu ou beaucoup sur leur temps de vie personnelle. Les frontières nécessaires entre vie professionnelle et vie privée s'estompent. Elise traduit cela à sa manière : "Quand l'enfant échoue, c'est un sentiment d'échec personnel." David, atteint par les reproches qu'on lui fait, en lui attribuant la responsabilité des décisions de justice, cherche désormais à se protéger de cette fine frontière entre le privé et le professionnel : "Ma priorité (maintenant), ce sera chez moi. Tu peux toujours donner tes soirées, ce serait jamais assez. Je fais ce que je peux et à un moment, je rentre chez moi." Pourtant, Yannick en est encore convaincu, malgré les difficultés à aider les enfants, par fois contre eux-mêmes "C'est un métier d'espoir, aussi éducateur." C'est ce qui le guide en entourant Léo de sa tranquille assistance jusqu'à sa majorité.



Mais c'est peut-être à travers la rencontre entre Delphine et Nina qu'éclate le plus la finesse du rapport qui s'établit entre les éducateurs et les enfants accompagnés.

En soutenant Nina dans son parcours de quête de trans-identité, l'éducatrice a donné de soi en plus de prendre le temps requis. Elle obtient le plus beau des témoignages d'enfants auquel un éducateur peut prétendre. "Si j'étais un arbre, tu serais la racine du fait que je m'assume. Tu as été là quand il fallait" lui déclare Nina, enfin libérée de son carcan sociétal. Récompense ultime. 

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