Champion du monde de karaté et médaillé d'or olympique, Steven da Costa rafle les titres les plus prestigieux dans sa catégorie. Quels sont les raisons de ses succès ? Damien Muratel les dévoile dans son documentaire "Steven da Costa, un rêve olympique". Voici trois bonnes raisons de le regarder en replay sur France 3 grand Est.
Il vient encore de conserver son titre de champion du monde de karaté, le 20 novembre 2021 à Dubaï. Steven da Costa vise l'excellence dans son sport. Le réalisateur Damien Muratel l'a suivi lors des trois derniers mois qui ont précédé son parcours olympique. Voici trois bonnes raisons de suivre le documentaire sans commentaire "Steven da Costa, un rêve olympique" sur France 3 Grand Est en replay.
1. Parce que jamais sans sa famille
C'est l'évidence. Steven da Costa ne serait pas parvenu à un tel niveau d'excellence sans le concours de sa famille. Au premier rang de laquelle se tient son père Michel. En bon meneur d'équipe, il motive ses troupes, ses trois fils, lors des entrainements quotidiens. Il leur sert d'entraineur, de répétiteur, d'assistant et même de psy. "S'il était seul, il s'entrainerait une fois par semaine parce que la motivation ne serait pas là du tout. (...) Déjà à quatre, des fois, on a du mal à se motiver." Steven le dit lui-même : "Ceux qui disent : Je me suis fait tout seul", allez arrête, c'est du pipeau ! Tu t'es pas fait tout seul. (...) En vrai, c'est un sport individuel, mais c'est un sport d'équipe; tout seul tu ne fais rien."
Il a cette chance, le jeune karatéka de 24 ans, d'avoir deux frères Logan, l'aîné, et Jessie, son jumeau aussi impliqués que lui dans leur sport de prédilection. Ils jouent les "sparring partners" (en bon français partenaires d'entrainement) à tour de rôle, se déplacent avec lui lors des compétitions et vivent à l'unisson défaites et victoires. Et tout ce petit monde très testostéroné ne serait rien sans la maman Dominique. Sans avoir l'air de trop y toucher, elle est la brique sur laquelle repose l'édifice. Celles qui s'assure que les bons kimonos sont dans les bagages, que les chargeurs de téléphone ne sont pas oubliés, qui couve de loin mais qui répond présente quand il le faut. Son mari en convient :"Des fois, on se dit entre nous : t'as pas la flemme (NDLR : de partir s'entrainer) ? Et là, il y a ma femme qui dit : "Oh; faudrait peut-être aller s'entrainer." Chacun son rôle dans le cocon qui entoure le champion.
Car c'est bien d'un cocon de protection qu'il s'agit.
2. Parce qu'il n'oublie pas d'où il vient et avec qui il va
Steven da Costa c'est une histoire de racines. Les racines familiales qu'on vient d'évoquer, mais les racines géographiques aussi. Ce n'est pas de l'humilité, c'est une forme de conscience de soi. Une capacité extraordinaire, liée sans doute au bouclier de protection familial, à rester sur place tout en allant de l'avant. Un peu comme un arbre qui s'épanouit de manière harmonieuse et équilibrée dans le sol et dans les airs. Ainsi s'entraine-t-il à courir dans les rues de sa ville, dans son club d'origine, à la salle de fêtes Jacques Callot de Mont-Saint-Martin.
Il fréquente sa "cantine", le restaurant "Chez Saïd", il embrasse son coiffeur, Nico et retrouve au gré des occasions ses copains de -prime- jeunesse. Offrant d'ailleurs une scène mémorable, où la popularité du champion s'oppose à l'envie d'en découdre sportivement, dans un joyeux concours de muscles. Partout il retrouve à la fois l'admiration des uns et la sincérité de la proximité de tous. Nico, le coiffeur le traduit à sa manière : "T'es juste derrière Riner, non ?" A la gêne que cela produit chez le champion qui répond "Pour toi peut-être, mais quand même pas !", il enfonce le clou "Si, si, t'es juste derrière dans le cœur des français". Finalement c'est Steven lui-même qui définit le mieux ses attaches : "J'ai un truc qui me tient ici; j'te jure, sur la vie de mon père, tu me paies, je ne pars pas d'ici." Et quand on sait l'importance que tient son père dans sa vie, c'est dire la puissance d'une telle tirade.
J'ai un truc qui me tient ici; j'te jure, sur la vie de mon père, tu me paies, je ne pars pas d'ici.
Steven da Costa, champion du monde et médaillé olympique de karaté
Pourtant, le champion du monde sait également ce qu'il doit à son entourage sportif. Entraineurs, président de club, nutritionniste, préparateur physique, kiné et tout le staff de l'Equipe de France, parmi lesquels Olivier Beaudry. "C'est mon coach France, je n'ai pas de honte devant lui; il sait tout de mon hygiène de vie, je ne lui cache rien.", avoue le jeune champion. Une autre couche de protection qui l'aide à tout donner à son sport. Lors des compétitions qui précèdent les Jeux Olympiques, son père et ses entraineurs l'entourent au plus près. L'un gère un problème matériel de plastron, l'autre le soutient dans une phase de défaite. Tous le reboostent et le cadrent. Entre chaque combat, où la tension monte, Michel ne cesse de lui répéter "Respire", tandis qu'Olivier, l'entraineur national lui suggère "Marche un peu". Steven n'a qu'à se laisser guider par tous les conseils de ses proches. Il peut rester concentré sur ses combats, les uns après les autres jusqu'à son objectif final : la médaille d'or olympique aux jeux de Tokyo.
3. Pour la force de l'exemple
C'est une impression générale qui se dégage de ce jeune homme. Une tête bien faite dans un corps bien fait. Une réussite exemplaire qui sert de modèle à tous. Imaginez ce petit gars, issu d'un milieu ouvrier, dans une petite ville pas très attractive qui se hisse au sommet de son art martial. Un jeune homme que rien ne diffère de ses copains. Une bouille de gamin qu'on surnomme "petit prince" et un look tendance streetwear. Steven da Costa est comme tous les autres jeunes de son âge et chacun peut s'identifier à lui. Hamine Mehdi, son ami d'enfance ne s'y trompe pas : "C'est un modèle de réussite, pas que dans le sport.(...) C'est un modèle de détermination. (...) Ça montre aux jeunes que eux-aussi ils peuvent". Et s'il se plie volontiers aux lumières des caméras et aux flashs des photographes, avant son départ pour les Jeux Olympiques de Tokyo, il sait qu'il reste le fruit d'un travail collectif et qu'il se doit de représenter au mieux ceux qui l'entourent. Quelque part entre fierté et humilité, tel est montré Steven da Costa, dans ce documentaire tout en crescendo et sans commentaire.