L'avocat général a requis 24 et 18 mois de prison avec sursis contre deux des mis en causes et la relaxe pour les deux autres. Ainsi que des amendes pour Alstom et sa filiale CEF.
Trois ouvriers avaient été tués par une rame d'essai le 1er décembre 2011. Délibéré le 3 septembre.
Ce vendredi 17 mai 2018 se tenait le dernier jour du procès de l'accident meurtrier intervenu, lors de l'essai d'une rame Alstom "nouvelle génération" Régiolis, sur une voie ferrée entre Loxéville et Villeroncourt (Meuse) le 1er décembre 2011. Trois ouvriers avaient trouvé la mort, fauchés par la locomotive.
La matinée a été consacrée aux réquisitions de l'avocat général contre les six prévenus: quatre salariés et les deux personnes morales que sont Alstom et sa filiale, le centre d'essai ferroviaire (CEF). Tous sont poursuivis pour homicides involontaires.
Le procureur de Bar-le-Duc, Olivier Glady, a requis 24 mois de prison avec sursis contre l'argent chargé de la sécurité, un homme de 33 ans. I la demandé 18 mois de prison avec sursis contre le responsable du poste de contrôle et de commande du site, un homme de 31 ans. Pour les deux autres prévenus, une femme de 32 ans, agent de sécurité au poste de garde et un cadre de 55 ans chargé de la supervision des essais ferroviaires, il a requis la relaxe.
Une amende de 100.000 euros a été requise à l'encontre d'Alstom et une autre de 50.000 euros pour le centre d'essais ferroviaire.
"La société Alstom reconnaît sa responsabilité depuis le premier jour, elle entend qu'à l'issue de ce procès, les proches des victimes comprennent exactement ce qu'il s'est passé. Et je pense qu'après ces quatre jours d'audience l'objectif est atteint", précise l'avocat d'AlstomCe réquisitoire n'est pas surprenant
- Pierre Cornut-Gentille, avocat d'Alstom
Manque de certitudes
Ce point de vue apparaît pourtant très optimiste. Car après cette semaine de débats où chaque mis en cause s'est renvoyé la responsabilité de cet accident mortel, la lumière ne semble pas totalement éclairer les faits ayant conduit au drame.Ce qu'il ressort surtout des débats qui se sont déroulés devant le tribunal correctionnel de Bar-le-Duc, c'est qu'aucune intention criminelle ne peut être mise en évidence. Dans cette affaire, chacun a manqué une part de sa mission mais sans en avoir conscience.
L'après-midi, la cour a entendu les plaidoiries de la défense.
Les avocats des mis en cause ont plaidé la relaxe. ils ont notamment mis en cause la complexité de l'organisation du site dépendant à la fois d'Alstom Transport et du CEF. Ils ont également pointé le défaut d'information, l'absence de formation des agents et l'insuffisance des moyens de sécurité.
Le jugement sera rendu le 3 septembre.