La préfecture de la Meuse organise lundi 26 juin 2023 un exercice "feux de forêt". Avec l'accélération du changement climatique et les risques d'incendies, il est urgent de réactualiser le plan ORSEC Feux de Forêt.
La préfecture de la Meuse organise lundi 26 juin sur la commune de Tronville-en-Barrois un exercice "feux de forêt". Confronté au changement climatique, nul département n'est à l'abri des incendies de végétations. Avec 231.000 hectares de surfaces boisées, la Meuse doit renforcer ses dispositifs de préventions et d'interventions contre les incendies de forêt. Pour s'y préparer, l'exercice a réuni tous les acteurs concernés : les services de l’Etat, le service départemental d'incendie et de secours (SDIS), les élus, les propriétaires forestiers, les agriculteurs et les chasseurs.
On sait que partout sur le territoire, on peut avoir des incendies importants.
Xavier Delarue, préfet de la Meuse
Le préfet Xavier DELARUE nommé dans le département en février 2023 bénéficie d'une solide expérience en la matière. En poste en Corse, il a dû faire face à des incendies importants. Il explique que si la Meuse disposait bien d'un plan ORSEC Feux de Forêt, il était ancien et inadapté aux enjeux actuels : "cet exercice a pour but de nous mettre tous en tension, de nous habituer à travailler ensemble, d'échanger nos informations dès qu'on a des débuts incendies pour les traiter le plus efficacement, le plus rapidement possible." Il y a en effet urgence. Les Vosges ont déjà dû faire face à des incendies et la Meuse est tout autant exposée.
Les périodes de sécheresse se succèdent et les forêts meusiennes soumises au stress hydrique dépérissent. Jean-Marc Fillion, référent feux de forêt à l’Office national des forêts (ONF) est aux premières loges pour constater les dégâts : " les peuplements se dégradent à une vitesse incontrôlable surtout sur le Sud-Meusien où, avec la mortalité des arbres, la quantité de matière morte qui arrive au sol, les herbacées qui envahissent les sous-bois, ces peuplements deviennent très sensibles au feu." A quoi s'ajoutent des particularités locales comme les forêts qui couvrent la "zone rouge."
Le secteur des champs de bataille recèle dans le sol de grandes quantités de munitions. Après la Première Guerre mondiale, Ils furent replantés de milliers de résineux attaqués aujourd'hui par le scolyte. Ce parasite transforme les arbres en autant d'allumettes sèches. Au point que la décision a été prise de raser à blanc les forêts des secteurs de Fleury et de Douaumont.
La réactualisation du plan ORSEC Feux de Forêt s'accompagne aussi d'un renforcement matériel important. Le département disposera à terme de douze camions-citernes forestiers (CCF) au lieu de quatre actuellement. Ils seront financés pour moitié par l'Etat.