Parti en 2011 pour être restauré, le tableau de Notre-Dame des Vertus a repris sa place ce mardi 19 octobre dans la chapelle qui lui est dédiée. Un événement pour la commune où l'image de la Vierge est vénérée par les catholiques depuis 1459.
Il ne resterait que dix tableaux de ce genre en Europe et l'un d'eux est visible à Ligny-en-Barrois dans la Meuse.
Le tableau de Notre-Dame des Vertus est revenu dans la chapelle où il est vénéré par les fidèles catholiques depuis 1459.
L'oeuvre inestimable avait quitté la Meuse en 2011 pour rejoindre le Centre de Recherche et de Restauration des Musées de France à Versailles (Yvelines).
Transportée avec soin dans une caisse en bois sur mesure, l'image de la Vierge a été déposée lundi 18 octobre en fin de journée dans la sacristie. Elle y a passé la nuit pour s'acclimater aux conditions de température et d'hygrométrie de l'église.
Le tableau a été sorti de son écrin de transport le mardi 19 octobre 2021 dans la matinée et placé avec soin sur son sacraire en cuivre doré qui date de 1892.
Un patrimoine historique inestimable
Le tableau de Notre Dame des Vertus a traversé l’histoire locale mais aussi la grande Histoire et ses tourments. A chaque fois l’image sainte a échappé aux événements violents.
"Elle a subi les affres de la guerre entre les Impériaux et la France en 1544, mais a pu revenir à Ligny-en-Barrois où elle y est toujours protégée" explique Pierre Lefèvre, professeur d'Histoire et auteur de plusieurs ouvrages sur l'histoire de la commune. "Pendant la Révolution ce sont des conseillers municipaux qui la cachent dans la mairie. Elle sera aussi cachée durant la Grande Guerre et célébrée à la libération en 1944".
C'est une œuvre d'une très grande qualité et d'une grande finesse dont on estime qu'il en reste encore une dizaine en Europe
Pour le maire Jean-Michel Guyot "Le tableau fait partie du patrimoine de Ligny-en-Barrois au même titre que la porte de France ou que la tour Valéran"
"C'est une oeuvre d'une très grande qualité et d'une grande finesse dont on estime qu'il en reste encore une dizaine en Europe" explique Jonathan Graindorge, restaurateur du patrimoine qui a procédé aux travaux de restauration sur le support bois, et à la remise en place du tableau dans l'église.
Dix ans de restauration
Le tableau a été confié durant dix ans au C2RMF, le Centre de Recherche et de Restauration des Musées de France de Versailles (Yvelines). Une équipe de quatre restaurateurs du patrimoine s'est penchée sur sa restauration. Claudia Sindaco a travaillé sur la couche picturale, Jonathan Graindorge sur le support bois, Jean Pascal Viala sur le support toile et Jean Pierre Galopin sur le cadre.
"Cette restauration a été complexe car il existe de nombreuses traces d'usage de cette oeuvre dûes à la dévotion qui lui est rendue. Il y a aussi des traces d'usage dûes à son pliage lorsqu'elle a été emportée" (NDLR par un soldat de l'empereur Charles Quint en 1544) explique Jonathan Graindorge, restaurateur du patrimoine, en charge de la remise en place du tableau sur son sacraire.
"C'est une oeuvre qui est peinte sur une toile de lin très très fine. Ces oeuvres sont très rares car il s'agit de matériaux très fragiles. Il s'agit d'une technique à la colle qui lie les pigments et qui les fixe sur la toile. Cela donne un rendu très très mat : c'est une toile qui n'a jamais été vernie".