La demande du conseil local d’information et de suivi (Clis) de Cigéo abouti à la création d’OsaRib. Le but de cet observatoire est d’évaluer et suivre l’état de santé de la population riveraine du laboratoire d’enfouissement des déchets radioactifs de Bure.
Le souhait d’établir un état des lieux de la santé de la population riveraine du laboratoire d’enfouissement des déchets radioactifs de Bure remonte au début des années 2000. Il était exprimé par de nombreux élus de la Meuse et de la Haute-Marne. En particulier l’association EODRA regroupant les élus opposés à Cigéo.
Cela fait 20 ans que nous demandions la mise en place d’un observatoire afin de suivre l’évolution de l’état de santé de la population en général. J’ai pris la présidence de la commission environnement-santé au sein du Clis pour suivre de près la mise en œuvre du dispositif
Benoît Jacquet le secrétaire général du conseil local d’information et de suivi adhère totalement à la démarche. Il explique : "on a vu qu’une étude réalisée à la Hague pointait une augmentation des cancers de la thyroïde dans la population voisine de l’usine de retraitement des déchets nucléaires, mais il n’existait aucun état des lieux initial de la santé des riverains pour pouvoir tirer des conclusions scientifiques étayées"
un signal d'alarme
L’idée est donc de faire tous les cinq ans une photographie de l’état de santé général de la population meusienne et haut-marnaise, dans un rayon de 25 kilomètres autour du laboratoire Cigéo. La première servira de point de référence, un point zéro afin d’apprécier et d’analyser son évolution. La question de la santé est prise dans son acceptation globale. Il s’agit du bien-être physique et mental.
Ce dispositif s’inscrit dans la longue durée. Il s’agit de recueillir des données sanitaires physiques mais aussi psychologiques, des informations sur le ressenti des populations riveraines.
Jean-Marc Fleury précise : "il s’agit de mettre en place un traceur de la santé des riverains. Si un pic apparait, une pathologie est mise en évidence, alors Sante publique France pourra déclencher une enquête pour en déterminer la cause. C’est une alarme" Cette mission au long cours est pilotée par le comité local d’information et de suivi ( CLis ) à l’origine du projet et réputé neutre par rapport au projet de stockage des déchets radioactifs de l’Andra.
une première en France
L’observatoire associe l’Agence Régionale de Santé, Santé publique France, l’Institut de Radioprotection et de sûreté nucléaire, l’Observatoire Régional de la Santé et la préfecture de la Meuse. Il est doté d’un conseil scientifique composé de 5 personnalités européennes : 2 épidémiologistes, une toxicologue, une sociologue et un ancien inspecteur général des affaires sociales. Il s’agit d’une première en France. Ce type d’observatoire présente un intérêt incontestable et Santé publique France envisage d’étendre ce type de dispositif à d’autres régions de France hébergeant des sites industriels classés Seveso.
Les premiers travaux démarreront fin 2021. Une première photographie de l’état de santé général de la population sera disponible dès 2022.