Un tiers des Meusiens vivent dans des communes de moins de 500 habitants. Et les centres urbains les plus proches - Verdun, Bar-le-Duc - restent de taille modeste. Les habitants des petits villages ont un sentiment d'abandon, mais espèrent que la nouvelle Région va rééquilibrer les territoires.
Romain Jacquesson se sent un peu seul. Maire d'une commune de 16 habitants, l'agriculteur ne peut rêver faire venir de nouvelles familles, encore moins des commerces et services dans son village. Baulny est à 45 minutes en voiture de Verdun, à la lisière des Ardennes. Sa seule ambition est de maintenir la commune en vie.
Pourtant Romain n'est pas tout seul : il y a des dizaines de Baulny dans le coin. Ce vaste territoire partagé entre Lorraine et Champagne-Ardenne figure sur les cartes de l'INSEE comme un morceau du "désert français". Un territoire faiblement peuplé, où la voiture est indispensable pour accéder aux services de la vie courante.
On le voit dans le reportage, les maires des petites communes se battent comme ils peuvent pour maintenir ou rétablir ces services : ici une pompe à essence, là un bureau de poste une école ou une épicerie.
Mais le problème de fond, c'est la population. La grande majorité des villages, dans l'Est, se dépeuplent - sauf ceux qui sont proches des centres urbains. Baulny, 16 habitants, en comptait 190 il y a 150 ans. Et la tendance est générale. Exode rural, guerres, désindustrialisation, l'Est cumule tous ces handicaps. Et contrairement à d'autres régions, le tourisme n'est pas suffisant pour compenser la désaffection des campagnes.