Réforme des retraites : la motion du député lorrain qui peut faire tomber le gouvernement

Il est à la manoeuvre, résolument décidé à faire tomber le gouvernement Borne. Après l'adoption de la réforme des retraites au 49.3, Bertrand Pancher, le député indépendant meusien se retrouve au coeur du jeu politique national et focalise l'attention de tous les médias. Mais peut-il réellement faire chuter la première ministre ?

Il est l'homme qui pourrait bien faire tomber le gouvernement d'Elisabeth Borne. Après l'utilisation de l'article 49.3 pour faire adopter la réforme des retraites, le député indépendant Bertrand Pancher a donc déposé une motion de censure contre le gouvernement ce vendredi 17 mars. Une motion "transpartisane" pour faire barrage à une réforme "injuste" selon les mots de l'élu du sud meusien.

Pancher dans tous les médias 

Après l'annonce de cette motion, Bertrand Pancher se retrouve au centre de l'actualité nationale. Pas un journal, une radio, une chaîne de télévision qui ne sollicite son interview. Car c'est bien le texte qu'il va défendre à la tribune de l'Assemblée qui pourrait bien fédérer et emporter avec lui le gouvernement Borne. 

Avec ce "coup" politique, ce désormais vieux routier de l'Assemblée sort de l'anonymat des bancs pour se retrouver sous le feu des projecteurs. Ancien maire de Bar-le-Duc, ancien président du Conseil Général de la Meuse, député UMP en 2007, réélu sans discontinuer, cet humaniste catholique, centriste de cœur, rejoint ensuite l'UDI puis le parti radical avant de revendiquer une indépendance totale vis-à-vis des partis et de créer le Groupe LIOT (Libertés, Indépendants, Outre-Mer et territoires) à l'Assemblée Nationale.

Président d'un groupe hétérogène

Son groupe parlementaire est une curiosité au sein du Palais Bourbon. Il fédère des centristes de droite, de gauche, des élus d'outre-mer, de Corse ou des parlementaires en rupture de ban avec leurs anciens partis. Un curieux aréopage situé au centre de l'échiquier qui, dans une mandature sans majorité absolue, aimerait bien jouer les faiseurs ou défaiseurs de loi et, en l'espèce, de majorité.

"N'ayez pas peur"

C'est donc en tentant de rassembler de l'extrême-gauche à l'extrême droite toutes les formations opposées à la réforme des retraites que Bertrand Pancher montera à la tribune de l'Assemblée défendre sa motion ce lundi 20 mars : "J'en appelle à la responsabilité de tous les députés afin de préserver notre démocratie. Nous avons une capacité à rassembler le plus grand nombre. Nous avons évidemment besoin de catalyser tous les votes des parlementaires qui se sont exprimés contre la réforme de la retraite. Il faut que cette motion de censure soit également votée par les députés LR qui  sont contre puisque si la motion est votée, il n'y aura pas de réforme des retraites ! Je les appelle à nous rejoindre. N'ayez pas peur ! " a conclu Bertrand Pancher rappelant une célèbre phrase de Jean-Paul II. 

Quelle chance pour la motion Pancher ?

Mais même avec les 20 voix du groupe LIOT (ce qui n'est pas garanti), plus l'ensemble des voix du RN et des partis de gauche composant la NUPES, le compte n'y est pas. Pour déposer le gouvernement actuel, il faudra donc aller chercher les votes d'une bonne partie des députés LR.

Autre fin connaisseur du Palais Bourbon, Jean-Jacques Gaultier, député "Les Républicains"  des Vosges, n'y croit pas. Lui aurait voté le texte et il votera contre toutes motions d'où qu'elles viennent : "le Groupe LR a obtenu l'âge de la retraite de 65 à 64 ans, des avancées sur les petites retraites, sur les carrières longues, la pénibilité, le CDI senior, la question des femmes et de la maternité. C'était notre contribution et la majorité du groupe (61 députés) aurait voté".

Pour celui qui en est à son quatrème mandat, il y a donc peu de chances que lundi, le gouvernement tombe par la faute des Républicains : "Au groupe LR, il y a toujours eu la liberté de vote. Il y a des sensibilités différentes, ce qui existe aussi dans d'autres familles politiques. Je ne pense que les conditions arithmétiques soient réunies pour faire tomber le gouvernement. Ceci étant, restons prudent ! Je ne lis pas dans le marc de café...".

Du côté des députés LR lorrain, Fabien Di Filippo semble devoir donner raison à cette prudence. Le député LR de Sarrebourg a indiqué ce vendredi 17 mars qu'il votera pour la motion LIOT ce lundi. Stéphane, député LR d'Epinal votera contre. 

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