Téléconsultation médicale assistée : de nouvelles pratiques et une solution pour pallier aux déserts médicaux

Pour répondre au manque de médecins généralistes, sept points de téléconsultation assistée sont déployés en ce mois de décembre 2022 dans le département de la Meuse. Une nouvelle pratique qui permet au personnel médical et paramédical de travailler en réseau en milieu rural.

Le planning de téléconsultation du Dr. Jean Philippe Kern à Souilly (Meuse) affiche complet ce lundi 12 décembre 2022. En période d’épidémie, ce généraliste assure plus de 40 rendez-vous en visio par jour. Devant lui, quatre écrans d’ordinateur avec les données des patients et une caméra haute résolution pour la téléconsultation. 

De l’autre côté de l’écran, les patients ne sont pas seuls chez eux. Ils sont accompagnés par du personnel médical ou paramédical. Pour chaque malade, une obligation : se rendre dans un point de téléconsultation proche de chez lui. Dans un cabinet d’infirmiers, dans une salle communale médicalisée ou dans une pharmacie, sept point de téléconsultation ont été installés dans la Meuse en ce mois de décembre. Des chariots connectés et ultra équipés sont manipulés par des soignants pour donner au médecin à distance les bonnes informations du patient. 

"Ce dispositif  fait partie de la plate-forme territoriale de téléconsultation et il s’adresse aux gens qui n’ont pas de médecin traitant ou si ce dernier n’est pas disponible dans des délais adaptés", explique Dr Jean Philippe Kern.

Il était très important d’offrir une égalité d’accès aux soins dans ces territoires considérés comme déserts médicaux

Dr Jean Philippe Kern

Ce médecin généraliste a mis en place ce système depuis juin 2021 pour s’occuper des téléconsultations dans le département de la Meuse mais aussi dans cinq départements limitrophes : les Ardennes (50% de son temps), la Marne, la Haute Marne, les Vosges et la Meurthe-et-Moselle. Au total, une trentaine de points de téléconsultation fait partie de son agenda aujourd’hui. 

"Il était très important d’offrir une égalité d’accès aux soins dans ces territoires considérés comme déserts médicaux. C’est vrai, j’ai perdu le contact direct avec le patient mais en revanche j’ai retrouvé un travail en binôme avec mes collègues pharmaciens et infirmiers. Leur regard extérieur est très important et j’apprécie vraiment d’avoir leurs remarques sur l’état des patients", continue le généraliste.  

À Montmédy (Meuse) par exemple, il y avait quatre médecins auparavant, aujourd’hui un seul exerce et n’arrive plus à prendre tout le monde. Cette nouvelle façon de consulter combine le côté pratique et le côté humain car le patient reste en contact avec un professionnel physiquement. Elle n’a pas la vocation à remplacer les médecins généralistes sur place mais au contraire de les épauler.

"J’ai vu ce matin une dame qui n’a plus de médecin depuis six mois, plus de traitement du coup et là j’ai son dossier, ses examens médicaux, je peux l’aider jusqu’au moment où il y aura un médecin qui s’installe à côté de chez elle. A ce moment, je vais lui transférer le dossier pour une prise en charge classique", ajoute Dr. Jean Philippe Kern. 

Les demandes de téléconsultation assistée dépassent déjà les disponibilités horaires du Docteur Kern. Pour cela, il recherche un associé ou un médecin volontaire pour l’épauler.

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