TEMOIGNAGE. Militaire victime de stress post-traumatique, il se confie : "le plus dur c’est de demander de l’aide"

Eric Ferand est un ancien adjudant, blessé en mission en ex-Yougoslavie en 1995. Victime de stress post-traumatique, il est l'un des bénévoles de l'association Ad Augusta qui participe à la rénovation du canon devant le Mémorial de Verdun (Meuse).

Des blessés de guerre, victimes de stress-post-traumatiques, se sont retrouvés à Verdun (Meuse) pour rénover un canon devant le Mémorial. Le chantier se termine vendredi 3 juin 2022.
Pendant huit jours, l'association Ad Augustaqui accompagne des hommes et des femmes blessés alors qu'ils étaient au service de la Nation, a participé à ce projet. 

Eric Ferand a été blessé pendant la guerre de l'ex-Yougoslavie. Il est atteint d'un syndrome post-traumatique. Il est bénévole dans l'association Ad Augusta. Il est aussi membre de l'association des Gueules cassées. 

On n’a pas le droit de se plaindre, par rapport aux autres dont le corps est blessé. En fait vous êtes complètement détruit, détruit de l’intérieur. Surtout, ça ne se voit pas.

Eric Ferand, blessé de guerre atteint d'un syndrome post-traumatique.

Ainsi, Ad Augusta a notamment aidé Eric, ancien adjudant, blessé en mission en 1995.
Régulièrement, il partage son expérience avec d'autres "gueules cassées de l'intérieur". 

"On n’a pas le droit de se plaindre par rapport aux autres dont le corps est blessé. En fait vous êtes complètement détruit, détruit de l’intérieur. Surtout, ça ne se voit pas. Le fait que ce ne soit pas visible et bien on n’a pas le droit de se plaindre par rapport aux frères d’armes qui ont été blessés physiquement", dit Eric Ferand. "En plus quand vous avez la responsabilité de la vie de vos hommes, vous devez être fort. Vous n’avez pas le droit à la faiblesse. Vous continuez la mission." 

Se relever des blessures psychiques

Le parcours de reconstruction de l'association, accueille, depuis 2011, des militaires, des pompiers et des gendarmes atteints d’un traumatisme psychique. Il participe, en lien avec l’institution militaire et le service de santé des armées, à leur remise en mouvement physique et psychique. Il les accompagne dans la définition d’un nouveau projet de vie. 

"On continue quand même parce qu’on prépare déjà notre prochaine mission. C’est reparti ! On remet "le couvercle sur la cocotte" comme on dit. On n'est pas habitué à ne pas demander de l’aide et on apprend à être courageux. Et à combattre. On y va quand. Vous passez de cette zone de combat, cette ligne de front."

Et là, on se retrouve confronté à un monde que l’on ne connaît pas. Où on n’a pas forcément envie de raconter notre passé.

Eric Ferand, blessé de la guerre de l'ex-Yougoslavie

De retour de la guerre de l'ex-Yougoslavie, Eric et d'autres soldats ont subi des dépressions. Parfois même l’armée française rechigne à les reconnaître. 

"C’est un choc, quand vous revenez chez vous. Il n'y a plus de sens. Dans l’armée tout est canalisé. Tout est planifié. Et là on se retrouve confronté à un monde que l’on ne connaît pas. Où on n’a pas forcément envie de raconter notre passé. On se dit que les gens vont comprendre, ou pas et donc c’est très compliqué de tomber dans cette vie, qui est fade. Et l’essentiel il est à la maison avec ceux qui nous entourent."

Retrouvez le témoignage d'Eric Ferand dans la vidéo. (Extrait du journal de France 3 Lorraine, jeudi 2 juin. Reportage : Laurent Parisot).

durée de la vidéo : 00h01mn35s
Stress-Post-Traumatique après la guerre. ©France Télévisions

L'association Ad Augusta est venue en aide à une centaine de militaires atteints de stress-post-traumatique. Un peu plus de la moitie, 60 %, ont retrouvé une activité quotidienne. 

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