Un barrage filtrant est organisé ce mercredi 13 juin dans le quartier de Piedmont, à Mont-Saint-Martin, par l'association La Piedmontaise et la municipalité. Les habitants se plaignent du passage incessant des frontaliers, qui ignorent parfois les limitations de vitesse pour se rendre en Belgique.
Une fois de plus, ils montrent leur colère. Les habitants du quartier de Piedmont, à Mont-Saint-Martin, organisent ce mercredi 13 juin 2018, de 7h à 19h, un barrage filtrant, avec l'aide de la municipalité et de l'association La Piedmontaise.
L'objectif ? Alerter les automobilistes frontaliers qui traversent la ville pour accéder directement à la Belgique voisine. Alors que la vitesse est limitée à 30km/h pour toute la traversée du quartier, les habitants recensent tous les jours des passages à plus de 90 km/h, et craignent pour leur sécurité.
En début de matinée, une quinzaine de personnes étaient présentes sur place pour appeler les automobilistes à un "respect de la citoyenneté" et distribuer des tracts, accompagnés par le maire Serge de Carli. La police était également de la partie pour contrôler la vitesse des frontaliers.
Des habitants toujours inquiets
Evelyne habite le quartier de Piedmont depuis 20 ans. Aujourd'hui, elle participe au barrage filtrant avec un gilet jaune de sécurité sur les épaules.Bien sûr que ça m'inquiète ! Mes petits-enfants sont souvent là...
Et malgré les aménagements réalisés par la mairie, Evelyne n'est pas rassurée. "Même si les voies sont rétrécies, les automobilistes montent sur le trottoir. Le pire, c'est pour sortir du garage. Comme des voitures sont garées sur le bord de la route, on n'a aucune visibilité !"
Un premier barrage filtrant en 2013
Les Saint-Martinois n'en sont pas à leur coup d'essai. En octobre 2013 déjà, la même association avait organisé avec la ville un barrage filtrant dans le quartier de Piedmont, où plus de 1.000 véhicules défilent chaque jour, pour alerter sur les mêmes problèmes.Résultat : la mairie a investi 600.000€ dans des aménagements de voirie pour améliorer la sécurité.
On a fait beaucoup de choses pour améliorer la situation.
"On a rétréci les voies, installé des chicanes, un carrefour giratoire, des gros bacs à fleurs pour faire une circulation alternée...Mais rien n'y fait, la situation est la même", confie Serge de Carli, le maire de Mont-Saint-Martin.
Il lui reste pourtant une dernière solution, quoique plus extrême. "C'est une route communale, donc la municipalité a le pouvoir de la fermer. Mont-Saint-Martin deviendrait alors une impasse. Dommage pour cette ville aux trois frontières...", continue Serge de Cali.
Une décision que le maire affirme ne pas envisager pour le moment, mais qu'il pourrait bien utiliser comme "moyen de pression".Plus d'informations dans le reportage de Benoit Bour et Guillaume Robin :