Après avoir placé le Grand-Est en zone à risque, l’Allemagne a fermé ses frontières. Depuis le 16 mars, impossible de rejoindre l’Allemagne au niveau de Petite-Rosselle. Mais ce mercredi 1er avril au matin, la barrière avait disparu, pour laisser place à un contrôle policier.
C’était ce mercredi matin, la bonne nouvelle pour les frontaliers. Un nouveau point de passage entre l’Allemagne et la France était ouvert sur la commune de Petite-Rosselle. Mais pour certains, à l’arrivée au contrôle c’était la déception. En effet pas question de passer pour aller faire des courses, moins chères, côté allemand, la réouverture n’est que partielle : « vous ne pouvez pas passer la frontière si c’est pour effectuer juste des achats. C’est uniquement pour les besoins vitaux ou pour aller au travail » explique un policier aux automobilistes qui tentent le passage.
Un passage uniquement pour les travailleurs frontaliers
« Les besoins alimentaires sont prévus dans les attestations dérogatoires de déplacement. Mais la frontière étant fermée, même si elle est ouverte à la circulation, elle reste fermée à l’exception des besoins professionnels des français travaillant en Allemagne » explique Olivier Leick. Il est commandant de police et chef du service de police aux frontières territoriales de Forbach et était présent sur le point de contrôle. Et il précise que « ne peuvent passer du côté allemand que les personnes qui sont employées en Allemagne et qui possèdent une attestation de leur employeur allemand les autorisant à venir travailler. »De nombreux contrôles de la police aux frontières sont d’ailleurs prévus : « On s’en assure par notre présence 24h/24 sur certains points de contrôle, notamment sur l’autoroute entre Metz et Sarrebruck, et de manière dynamique, aléatoire sur les autres points de passage frontière » précise le commandant Leick qui rappelle que pour les allemands qui se rendent en France, l’attestation dérogatoire est aussi obligatoire.
Le soulagement pour les travailleurs frontaliers
Pour Christophe Arend, député de Moselle, la réouverture de ce point de passage va permettre de réduire les trajets des travailleurs frontaliers qui, pour certains, pouvaient avoir jusqu’à 30km de plus à faire pour se rendre sur leur lieu de travail : « Aujourd’hui nous n’avions que quatre points de passage sur l’ensemble de la Moselle avec l’Allemagne. On a rallongé le temps et la distance d’accès au travail pour les travailleurs frontaliers. »Uniquement pour les travailleurs frontaliers et les marchandises.
Et le député de rappeler que nombre de travailleurs frontaliers interviennent en Allemagne dans le domaine médical et n’avaient vraiment pas besoin de temps de trajet plus importants. Mais Christophe Arend reste prudent : « C’est un énorme soulagement, si cette réouverture s’avère réelle. A l’heure qu’il est, rien n’est officiel. Et ce sera dans le même cadre que les autres points de passage : uniquement pour les travailleurs frontaliers et les marchandises. »
Le député continue à négocier pour l’ouverture d’autres points de passage entre la France et l’Allemagne. Deux en particulier : un premier du côté Sarrelouis Creutzwald, et un second sur le secteur de Sarreguemines.
La frontière est donc perméable de fait, cependant aucune décision de l’état fédéral allemand, ni du parlement européen, ne vient acter une réouverture officielle. Ce qui laisse craindre, qu’elle ne soit que temporaire.