Au Carreau de Forbach, les spectacles devaient reprendre la semaine prochaine. Mais le gouvernement a décidé de prolonger la fermeture des lieux culturels laissant dans l'expectative professionnels et spectateurs. Le nouveau directeur Grégory Cauvin doit prendre son mal en patience.
Depuis son arrivée à la tête du Carreau-scène nationale de Forbach, Grégory Cauvin n'a pas été épargné par les conséquences de la crise sanitaire. Le nouveau directeur a posé ses valises en Moselle-Est le 19 octobre dernier quelques jours seulement avant l'annonce du reconfinement. Hier soir, il a écouté le premier ministre Jean Castex annoncer que les lieux culturels resteraient fermés au moins trois semaines supplémentaires avec une nouvelle réévaluation le 7 janvier. "C'est super dur, on s'était mis en ordre de marche pour ouvrir les 17 et 18 décembre avec Contes et légendes de Joël Pommerat."
On commençait à avoir des doutes depuis 2 ou 3 jours mais là c'est un vrai coup de massue. Grégory Cauvin, directeur du Carreau-scène nationale de Forbach.
Et d'ajouter: "Le souci c'est que nous n'avons pas de date de réouverture, on arrive pas à se projeter. C'est vraiment un épisode sanitaire inédit, fou et exceptionnel dans le mauvais sens du terme. A la longue, il y a un épuisement. Au niveau de la profession, les artistes eux-mêmes sont en grande souffrance en raison de l'absence de perspectives sur le long terme".
Un sudiste au Carreau
Même si il a fait des études de lettres et d'histoire, l'homme qui préside désormais aux destinées du Carreau-scène nationale de Forbach a baigné dans l'univers culturel depuis de nombreuses années. D'abord comme metteur en scène de théâtre musical et lyrique puis chargé de mission spectacle vivant à Monaco avant de rejoindre Saint-Etienne en tant que responsable jeune public à l'opéra de la ville. En 2016, ce quadragénaire originaire de Nice, rejoint la région en devenant secrétaire général du Ballet de Lorraine à Nancy.
A Forbach, il découvre à la fois un nouveau territoire et une équipe qui a appris à se souder au gré des rebondissements de la crise sanitaire. Face à ces contretemps successifs, les salariés de la structure - 9 permanents à temps plein et 5 à temps partiel- ont été obligés depuis plusieurs mois de s'adapter aux décisions gouvernementales. Autre source de réconfort, le soutien du public. Non seulement "les spectateurs ont répondu présent à l'instant T lorsqu'un spectacle avait lieu " explique Grégory Cauvin mais en plus "on a reçu de messages de soutien de la part du public, certains ont même refusé d'être remboursés en signe de solidarité avec la structure et les artistes." Dès le feu vert des autorités, la saison reprendra son cours normal. Le nouveau directeur espère qu'il sera en mesure de proposer au public le spectacle "Les Forteresses" de Gurshad Shaheman le 20 janvier.