Le français Suez, le canadien Loop Industries et le sud-coréen SK Geo Centric ont annoncé jeudi 16 février 2023 la construction sur la plateforme chimique de Carling en Moselle d'une usine de production de plastique innovante à partir de matériaux recyclées. Une excellente nouvelle pour le bassin d'emplois de Saint-Avold puisque ce projet industriel devrait générer 200 emplois directs dès 2027.
Trois acteurs mondiaux de la chimie, le français Suez, le canadien Loop Industries et le sud-coréen SK Geo Centric ont décidé d'unir leurs forces en annonçant jeudi 16 février 2023 un investissement de 450 millions d'euros sur la plateforme chimique de Carling-Saint-Avold en Moselle avec à la clef la création de 200 emplois directs sans compter les emplois indirects, estimés à un millier à terme. Il s'agit pour ces industriels de renommée mondiale de construire une usine de production de plastiques de bouteilles, fabriqués à partir de matériaux 100% recyclés et recyclables à l'infini. D'une capacité de 70 mille tonnes par an, cette usine produira, à partir d'emballages jetés, du plastique PET (Polyéthylène téréphtalate) utilisé notamment pour la fabrication de bouteilles.
Ce projet va redonner vie à une friche industrielle. Je me félicite de l'implantation de cette usine qui conforte l'activité industrielle historique du territoire
Salvatore Coscarella, Président de la Communauté de Communes de Saint-Avold
Salvatore Coscarella, le président de la Communauté d'Agglomération de Saint-Avold Synergie a salué l'annonce de cette nouvelle sur les réseaux sociaux: "ce projet va redonner vie à une friche industrielle et permettra également la consolidation du tissu d'entreprises sous-traitantes présentes localement. Je me félicite de l'implantation de cette usine qui conforte l'activité industrielle historique du territoire."
Quant au maire de Carling Gaston Adier, joint au téléphone, il s'est réjoui de l'annonce de cette implantation: " C'est une très bonne nouvelle. ça va redonner du dynamisme à notre secteur. 200 emplois plus les emplois indirects c'est vraiment une aubaine. C'est un gros projet qui verra le jour sur le site de l'ancienne cokerie juste à côté de TotalEnergies et d'Arkema sur environ une trentaine d'hectares".
C'est une très bonne nouvelle. ça va redonner du dynamisme à notre secteur. 200 emplois plus les emplois indirects c'est vraiment une aubaine.
Gaston Adier, maire de Carling
Le groupe Suez précise que cette usine de production de résine PET de qualité vierge, utilisera la technologie "Infinite Loop", un procédé innovant de dépolyméristion des déchets plastiques et indique que le démarrage des travaux de construction est prévu en 2025 pour une mise en service en 2027. "Les économies projetées sont de plus de 255 mille tonnes d'émissions CO2 par rapport au PET vierge fabriqué à partir d'un procédé pétrochimique traditionnel."
Réactions politiques
Avec le durcissement des normes européennes qui prévoit d'imposer 30% de matériaux recyclés dans certains emballages dès 2030, cette usine fournira une solution aux marques mondiales engagées à atteindre des objectifs de développement durable. L'annonce de cet investissement a suscité de nombreuses réactions politiques. Ainsi, le président du département de la Moselle Patrick Weiten s'est réjoui dans un communiqué de l'annonce de cette implantation de la première usine de production de plastique 100 % recyclé et recyclable à l’infini en Europe: "la plateforme de Carling-Saint-Avold a définitivement amorcé sa mutation industrielle et, à la suite des implantations d’Afyren Neoxy et de Metex Noovista, a réussi le pari d’une transition de la chimie lourde vers l’industrie verte."
La plateforme de Carling-Saint-Avold a définitivement amorcé sa mutation industrielle et a réussi le pari d’une transition de la chimie lourde vers l’industrie verte.
Patrick Weiten, président du Conseil départemental de la Moselle
De son côté, le président de la région Grand Est Franck Leroy a exprimé sa fierté "d'accueillir cette unité de recyclage plastique sur son territoire et plus particulièrement au sein de l'écosystème chimique unique qu'est la plateforme Chemesis. Cette implantation s'effectue sur le territoire du Warndt-Naborien engagé dans une transition énergétique marquée par la fin programmée de la centrale Emile-Huchet".