Lors d'un comité social et économique extraordinaire (CSE), jeudi 18 mars 2021, la direction française de Liberty Steel aurait annoncé aux représentants syndicaux que plusieurs scénarios sont désormais sur la table.
"On commence à avoir l'habitude" soupire Gregory Zabot, représentant CFDT des salariés de Liberty Rails. Lors d'un comité social et économique (CSE) extraordinaire, ce jeudi 18 mars 2021, la direction française du groupe s'est voulue "rassurante" même s'il n'est plus exclu désormais que le site d'Hayange soit de nouveau à vendre... Moins de dix mois après son rachat par GFG Alliance, la holding qui regroupe toutes les activités de Sanjeev Gupta, nouveau magnat de l'industrie mondiale. Début mars 2021, le proprétaire anglo-indien, avait annoncé la faillite de son principal financeur, Greensill.
Deux scénarios
Selon les syndicats, la direction espère que GFG Alliance pourra se refinancer rapidement afin de permettre d'avoir la trésorerie nécessaire pour poursuivre ses activités sidérurgiques, "mais elle estime que c'est assez peu probable" selon Grégory Zabot. La direction aurait ainsi évoqué un second scénario qui verrait GFG Alliance être en défaut de paiement, et précipiter la faillite de l'empire. Avec quelles conséquences pour Hayange ? "On a tenu dix-huit mois sans actionnaire quand British Steel a fait faillite, donc on sait qu'on peut tenir parce qu'on a la trésorerie et les clients" explique le délégué CFDT.
Fait nouveau, la direction ne ferait plus du mariage avec l'ex-usine Ascoval de Saint Saulves dans le Nord une priorité :"ils nous ont fait comprendre que leur destin n'est pas forcément le nôtre". L'aciérie nordiste fournit l'usine d'Hayange en matière première à hauteur de 80%, et se trouve en grande difficulté financière.
Selon les syndicats, si GFG Alliance n'effectue pas rapidement un virement de quatre millions d'euros, elle se trouverait elle aussi en cessation de paiement.