Le U4 d'Uckange. Un symbole de la puissance de la sidérurgie lorraine. Il y a cent ans, les hauts-fourneaux du secteur étaient sous contrôle allemand. Une industrie stratégique à deux visages aux enjeux économiques et politiques.
Depuis la perte de la Moselle en 1871, les plus importantes usines de Lorraine sont passées en territoire allemand. C'est le cas notamment pour l'empire industriel de Wendel. Les « barons du fer » réimplantent des sites de production dans le bassin de Briey, au nord de la Meurthe et Moselle, restée française. Un membre de la famille prend la nationalité allemande et défend les intérêts du groupe au sein du Reich. Au déclenchement de la guerre, les troupes du Kaiser prennent possession de l'intégralité du bassin houiller lorrain.
Le bassin de Briey devient l'objet de toutes les attentions. Les organisations patronales allemandes demandent son annexion en cas de victoire. De son côté, comme le révélera le Canard Enchaîné, François de Wendel demande à l'état-major français de ne pas bombarder ses usines. Une polémique naît dans l'opinion française : pourquoi épargner cette sidérurgie qui soutient l'effort de guerre du Reich ? Dans les faits, les Allemands appliquent en Lorraine occupée la même politique qu'ailleurs :
Les usines sont pillées. Les machines-outils démontées et envoyées en Allemagne.
Lorsque la guerre se termine, l'outil industriel de la Lorraine occupée est sinistré. Il a pour l'essentiel été transféré en Moselle par les Allemands. Cela va permettre à la sidérurgie de la région de renaître rapidement et devenir plus puissante que jamais. En 1930, elle produit 70% de l'acier français. Une place dominante qu'occupera la Lorraine jusqu'aux années 60...
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