Loi immigration : "Eric Ciotti a signé l’acte de décès des Républicains hier à 17h40", estime le député Ludovic Mendes

L'Assemblée nationale a adopté, ce lundi 11 décembre, la motion de rejet préalable au projet de loi immigration, qui coupe court à l'examen du texte. Le député Renaissance de la Moselle Ludovic Mendes, également co-rapporteur du texte, "n'est pas surpris".

Lundi 11 décembre, en fin d'après-midi, l'Assemblée nationale a finalement adopté la motion de rejet préalable au projet de loi immigration, déposée par les Écologistes. Conséquence, le texte ne sera pas examiné dans sa forme actuelle, contrairement à ce qu'espéraient la majorité et le ministre de l'Intérieur. Ludovic Mendes, député Renaissance de la Moselle et co-rapporteur du texte, était l'invité de l'édition ICI 12/13 sur France 3 Lorraine ce lundi.

Comment vous vous sentez ce matin ? Êtes-vous surpris par ce camouflet ?

Surpris non. On savait que ça pouvait malheureusement arriver. On en discutait encore avec le ministre de l’Intérieur au déjeuner hier, donc ça prouve bien qu’on savait qu’il y avait un risque potentiel que cette motion de rejet préalable puisse passer. Je rappelle juste que l’on parle de camouflet parce qu’on n’a pas pu étudier le texte en séance publique, mais il n’a pas été annulé, ni arrêté. Il n’y a pas un vote contre ce texte, c’est un retour au Sénat ou une commission mixte paritaire entre sénateurs et députés.

La faute à qui ?

Je crois que c’est une faute collective. Nous, nous avons un peu trop attendu sur les Républicains, qui aujourd’hui est un parti qui ne sait plus où il va, qui a remis les clés de la droite à Marine Le Pen hier et je pense qu’Eric Ciotti a signé l’acte de décès des Républicains hier à 17h40, quand ses troupes ont voté la même chose que celles de Jean-Luc Mélenchon par exemple, alors qu’ils se sont fait traiter de racistes pendant plus d’une semaine en commission des lois. Il y a une part de responsabilité chez nous, il ne faut pas la retirer, il faut aussi rester humble sur ce qu’il s’est passé. On a tenté des choses et malheureusement ça a raté.

Où étaient les cinq députés Renaissance qui n’étaient pas présents dans l’hémicycle ?

Ce calcul serait simple et je pourrais vous dire que oui, ça aurait tout changé. Mais ce n’est pas si simple que ça et d’ailleurs, on a au moins une dizaine de députés LR qui n’ont pas voté et ça, on n'en parle pas non plus. Mais on a aussi une part de responsabilités. On a deux collègues pour qui les arrêts maladies n’ont pas été pris à temps pour avoir une délégation de vote. Une qui était bloqué au Moyen-Orient et une autre en Asie et on ne pensait pas qu’à cinq voix près tout pouvait se jouer de cette façon-là. Malheureusement, c'est arrivé. Les délégations de vote des députés ne sont pas si simples à obtenir. Il faut pouvoir les justifier, soit parce que vous êtes en mission pour le gouvernement, soit vous êtes en arrêt maladie. Si ce n’est pas le cas, vous ne pouvez pas tricher. Donc il y a aussi cette réalité à prendre en considération.

Mais la plus grosse part de responsabilité revient aux Républicains

Le 27 novembre, vous déclariez sur France Info " l’idée, c'est que l’on se mette tous d’accord, sénateurs et députés". Comment vous voyez les choses ?

C’est ce que nous allons essayer de faire en tout cas. Alors ça va être plus compliqué étant donné que l’Assemblée n’a pas voté de texte, on ne peut pas venir avec un texte pour négocier. Il faudra que l’on se base sur le texte de la commission des lois et faire en sorte d’apporter des réponses. Ce que l’on ne souhaite pas surtout, c’est que ce texte sorte de commission mixte paritaire avec les sénateurs avec une majorité de projet qui soient anticonstitutionnels. Ce que nous avons retiré en majorité de ce texte était anticonstitutionnel et je ne comprends pas pourquoi les Républicains s’acharnent à vouloir les maintenir dans le texte alors que le Conseil constitutionnel va les retoquer et va reconnaitre qu’ils n’ont rien à faire dans ce texte.

Cela ne veut pas dire que ce projet de lois est définitivement enterré ?

Il n’est pas du tout enterré, on est en train de relancer les discussions et c’est ce que nous faisons depuis ce matin. On est déjà au combat. On va discuter avec le Sénat et on va regarder ce qu’il se passe. Je rappelle que la majorité sénatoriale est LR.

 

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