Son avocat a confirmé mardi 30 août 2016 qu'un des chirurgiens ayant opéré Corentin, le garçon de 11 ans mort lors d'une intervention chirurgicale pour une appendicite en 2014 à Metz, a été mis en examen pour homicide involontaire. Une seconde mise en examen devrait intervenir dans la journée.
Après les suspensions administratives intervenues en février dernier, le tour est venu des mises en causes judiciaires dans l'affaire Corentin Jeras, ce garçon de 11 ans mort lors d'une intervention chirurgicale pour une appendicite le 1er novembre 2014 à Metz.
L'un des trois chirurgiens ayant opéré Corentin, un garçon de 11 ans mort lors d'une intervention chirurgicale pour une appendicite en 2014 à Metz, a été mis en examen pour homicide involontaire
L'information a été confirmé par l'avocat du praticien mardi 30 août 2016, près de deux ans après l'ouverture de l'information judiciaire.
Le docteur Salah Benlahrir "s'est expliqué devant le juge sur les circonstances de son intervention, sur le temps perdu - 1H30 à 2H - avant que les anesthésistes fassent le tour des autres diagnostics puis ne détectent la lésion de l'aorte, donc l'hémorragie", a précisé Me Joseph Roth.
"Mon client n'est pas seul dans ce processus", a-t-il ajouté, alors que ce dernier a été interdit d'exercer la médecine pendant trois ans, selon une décision de la chambre disciplinaire de première instance de l'ordre des médecins de Lorraine en février.
7 médecins au chevet de l'enfant
Corentin, admis le 31 octobre 2014 dans la clinique Claude-Bernard de Metz pour des douleurs au ventre diagnostiquées comme une appendicite, avait été opéré le lendemain. Mais l'intervention avait été arrêtée lorsqu'un choc avait été constaté à la pose d'un tube utilisé pour des coelioscopies - une technique chirurgicale qui permet d'opérer à l'intérieur du ventre en ne faisant que des petites incisions.Au total, sept praticiens sont intervenus au chevet de Corentin, décédé le lendemain au CHU de Nancy, où il avait été transféré en urgence au bout de neuf heures d'opération à Metz.
"Ce n'est pas anodin, une coelioscopie. Il y a énormément d'accidents, de 100 à 150 par an. Dans ce cas, cela a pris des proportions qui deviennent déraisonnables : ce n'est pas toute la compétence d'un médecin qui est remise en cause à cause d'un accident". Me Joseph Roth, avocat du docteur Salah Benlahrir.
Le docteur Pierre-Noël Chipponi, second médecin a être intervenu et également interdit d'exercer en février 2016 par le Conseil de l'Ordre, pour deux ans dont un avec sursis, devrait être entendu ce mardi après-midi à Metz en vue de sa mise en examen dans la même affaire, a ajouté une source proche du dossier à l'AFP.
La réaction du père de Corentin, Pierre Jeras :