L'annonce par le ministre de l'Economie d'une baisse de ressources pour les Chambres de commerces et d'industrie (CCI) fait craindre un plan social. Dans le Grand Est, 400 employés pourraient être licenciés sur un effectif de 950.
Une "casse sociale d'ampleur" préviennent les syndicats des CCI du Grand Est. "La baisse de 400 millions d'euros de la taxe qui finance les Chambres de commerce et d'industrie aurait pour conséquence le licenciement de 400 salariés des CCI à l'échelle du Grand Est sur les 950 collaborateurs. Au niveau national, le plan social toucherait 8000 personnes sur un effectif de 20 000", précisent les organisations syndicales.
La mission des CCI est tournée vers l'accompagnement des entreprises de toutes taille. Pendant toute la durée de leur développement. Elles contribuent aussi au rayonnement économique des territoires à travers des formations et une expertise de proximité liée à la connaissance économique des territoires.
"Le plus grand plan social de France"
Une mesure de rigueur budgétaire confirmée par le ministre de l'économie Bruno Lemaire et qui devrait être votée dans la loi de finances en septembre. Elle s'inscrit dans une diminution régulière de la taxe pour frais de chambre (TFC), une taxe collectée et payée par les entreprises dont une partie est reversée aux CCI.
A l'échelle nationale, en 2017, la part de cette taxe reversée aux CCI s'élevait à 896 millions d'euros. Elle sera de 346 millions d'euros en 2022. Soit une baisse de 75% en 5 ans.
Dans le Grand est, la taxe collectée passera de 64 millions à 24 millions. Autant dire que l'inquiétude est palpable chez les salariés. D'autant que cette baisse de la taxe sera effective au 1er janvier 2019. Ce qui leur laisse peu de temps pour s'organiser.
"Aucune garantie sur l'avenir pour les salariés" : Philippe Lacour, conseiller entreprise à la CCI d'Epinal (Vosges) Délégué CFDT
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Quelle indemnité chômage ?
S'ajoute une autre interrogation : les indemnités de licenciement. La caisse privée et mutualisée qui assure le personnel des CCI n'a plus les moyens de payer les salariés au chômage. Elle fait face à une situation financière jamais connue par le passé, en clair les caisses sont vides. Ce sera donc aux CCI elles-mêmes de payer les allocations chômage de leurs salariés.
Autre question, le reclassement. Les syndicats espèrent que le Conseil régional fera appel à l'expertise des employés des CCI. Mais rien n'est fait.
Le mal-être des salariés aurait commencé lors de la fusion des Régions en 2017. Il se traduit aujourd'hui par une incertitude supplémentaire pour ceux qui vont rester.
Quelles tâches vont ils assumer ? Selon les syndicats, la création d'entreprise, la cession transmission, l'international et la gestion des Grandes écoles resteraient dans leur giron.
Des rassemblements sont prévus le mardi 17 juillet 2018 partout dans le Grand Est. De Colmar à Charleville-Mezières, de Nancy à Strasbourg en passant par Metz ou Mulhouse. Entre 12h et 12h30 pour sensibiliser élus et opinion publique. Pendant ce temps, des actions sont menées auprès des politiques locaux et avec le ministère de l'économie.