Retour sur l'élection du nouveau président de la région Grand Est ce vendredi matin à Metz (Moselle). Et première analyses du vote et des décisions annoncées à cette occasion.
Un président (mal ?) élu par sa majorité régionale
Jean Rottner n'a pas fait le plein des voix, vendredi 20 octobre 2017 à Metz (Moselle).Sur les 104 élus de la majorité régionale unie (LR-UDI-MoDem-DVD), seules 96 se sont portées sur son nom. Philippe Richert, lui, avait été élu avec 102 voix.
Où faut-il chercher ces huit voix qui manquent au désormais ex-maire de Mulhouse ?
"Du côté Alsacien", selon le politologue François Laval, directeur du campus franco-allemand de Sciences Po Paris à Nancy.
François Laval, politologue, est le directeur du campus franco-allemand de Sciences Po Paris à Nancy.
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©France 3 Lorraine
Pas d'autonomie pour l'Alsace
Il n'y aura pas d'autonomie, donc pas de sortie de l'Alsace du Grand Est. Même si la question d'une éventuelle fusion des deux conseils départementaux du Haut-Rhin et du Bas-Rhin a été évoqué à demi-mots par le nouveau président dans son discours :J'ai pris attache avec quelques personnalités pour leur confier une mission de réflexion et de propositions, sur les conditions de renforcement du respect des collectivités territoriales.
Un recentrage de l'exécutif
C'est le plus grand reproche fait à Philippe Richert pendant ses vingt mois de présidence. A voix basse par les élus et à voix haute par les syndicats des salariés des anciennes régions rattachées à l'Alsace : la Lorraine et la Champagne-ardenne.Président de la région Alsace au moment de la Fusion, et Strasbourg ayant été désignée par l'Etat comme siège de l'exécutif, Philippe Richert avait gardé son équipe pour assurer la direction de la nouvelle entité territoriale. Une direction faite "avec morgue" ont très vite dénoncé les syndicats (et quelques élus).
En parallèle, même si Philippe Richert faisait l'effort d'être présent le plus souvent possible sur l'intégralité du territoire du Grand Est, les décisions prises par son exécutif mettaient surtout en valeur l'Alsace.
Un ressenti partagé par nombre d'élus lorrains et champardennais. Cela changera-t-il ?
François Laval, politologue, est le directeur du campus franco-allemand de Sciences Po Paris à Nancy.
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Rupture consommée à l'extrême-Droite
Le groupe des onze patriotes de Florian Philippot n'a pas voté pour la candidate du FN, leur ex-camarade Virginie Joron qui n'a réuni que les trente-cinq voix de son groupe.Une candidature de Mme Joron qui ne portait "pas de projet crédible" a même précisé Thomas Laval, bras droit de Florian Philippot.
Toute réconciliation semble désormais impossible. Il y aura donc bien deux groupes issus du vote d'extrême-Droite de décembre 2015 désormais au sein de l'assemblée régionale.
Une nouvelle page pour le Grand Est
Jean Rottner a assuré dans son discours vouloir entreprendre la nouvelle étape de cette première mandature Grand Est "avec tous ceux qui souhaitent y contribuer".La ligne est tracée, le temps de la construction est achevée, il faut désormais pour la région grand est jouer pleinement son rôle "régional, national et au coeur de l'Europe."
Un rôle que le nouveau président présente selon cinq axe : emploi, jeunesse, territoire, mobilité et vocation européenne.
Ce sont là les clés du devenir de la Grande Région, celles qui devraient lui ouvrir les portes d'un avenir qui ne sera "radieux" que si tous oeuvrent dans le même sens.Je propose de porter l’action régionale autour de 5 priorités : #emploi, #jeunesse, #territoires, #mobilités et vocation européenne
— Jean ROTTNER (@JeanROTTNER) 20 octobre 2017
Mais Jean Rottner regrette déjà
lui qui estime que "la politique a du sens quand elle sert, quand elle est utile, quand elle améliore la vie des gens."de voir certains ici et là, faire de la politique, et la pire politique qui soit, en instrumentalisant les passions tristes des hommes,